Mais plutôt que de permettre une réduction massive des heures de travail pour libérer la population mondiale afin qu’elle poursuive ses propres projets, plaisirs, visions et idées, nous avons pu observer le gonflement, non seulement des industries de “service”, mais aussi du secteur administratif, et la création de nouvelles industries comme les services financiers, le télémarketing, ou l’expansion sans précédent de secteurs comme le droit corporatiste, les administrations universitaires et de santé, les ressources humaines ou encore les relations publiques.
Et c’est logique. La plupart ne cherchant qu’à maximiser le profit. Si pour gagner un peu de marché et de rentabilité il suffit d’embaucher un responsable marketing… on le fait.
Si le voisin met 40€ d’investissement marketing et prend le marché, pour survivre il faut au moins mettre 20€. 50€ si on veut faire mieux. Bien entendu en jouant le jeu on participe à l’escalade.
Autant dire que les jobs qui ne contribuent pas vraiment à la production et à la vie de la société ne sont pas ammenés à diminuer. On s’amuse à la fois à tirer les coûts au minimum, en payant même des gens pour ça, tout en participant à la course à l’armement pour vendre et promouvoir ce qu’on produit. Quand on a plus de vendeurs et d’administratifs cumulés par rapport aux équipes de production, il y a un problème quelque part.
Si quelqu’un avait conçu un régime de travail visant à perpétuer le pouvoir du capital financier, il aurait été difficile de mieux faire. Les emplois réels, productifs, sont sans cesse écrasés et exploités. Le reste est divisé en deux groupes, entre la strate des sans-emplois, universellement vilipendés, et une strate plus vaste de gens payés pour, en gros, ne rien faire, dans une position conçue pour qu’ils s’identifient aux perspectives et aux sensibilités de la classe dirigeante (dirigeants, administrateurs, etc.) et particulièrement à ses avatars financiers, mais qui, en parallèle, produit un ressentiment envers tous ceux dont le travail possède une valeur sociale claire et indéniable. Manifestement, le système n’a jamais été consciemment conçu. Il a émergé d’un siècle, quasiment, de tentatives et d’échecs. C’est la seule explication qu’on puisse donner à la raison pour laquelle, malgré nos capacités technologiques, nous ne travaillons pas 3 à 4 heures par jour.
Une solution : Diminuer l’incitation à travailler, ou en changer la nécessité. Instaurer un revenu de base suffisant pour vivre correctement, puis arrêter la course à l’emploi et la culpabilisation qui va avec.
Oui, exactement l’opposé de ce que nous faisons avec de plus en plus de force depuis 20 ans.
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