Pour révolutionnaire qu’elle paraisse, l’idée défendue – réserver à la Banque nationale suisse le droit de créer de la monnaie, autrement dit mettre fin au crédit bancaire qui ne soit pas intégralement couvert par de la monnaie centrale (billets en circulation et avoirs en comptes de virement) – est en réalité vieille sinon comme le monde, du moins de trois bons quarts de siècle. C’est en 1939 en effet qu’Irvin Fisher et cinq autres économistes américains signèrent une proposition de réforme monétaire (« A Program for Monetary Reform ») visant à éliminer ce qu’ils considéraient comme l’une des causes majeures des grandes dépressions (à commencer bien sûr par celle dont le monde, alors, peinait à se relever), à savoir la progression incontrôlée du crédit bancaire. Leur projet, qui s’appuyait en les approfondissant sur les thèses défendues par quelques monétaristes de l’époque, est resté dans les annales sous le nom de « Chicago Plan »; il sera même repris tout récemment (2012) par des chercheurs du Fonds monétaire international qui lui trouveront passablement d’avantages (« The Chicago Plan Revisited »).
On rejoint un autre billet récent. Plutôt que de permettre à des banques privées de créer une masse incontrôlée d’argent virtuel à leur propre profit, créer peu d’argent directement à destination des ménages et laisser les banques organiser cet argent sans création.
Problème : Le pays qui va instaurer ça isolément va voir ses banques partir ailleurs.
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