Il y a désaccord sur la date de fin du monopole patrimonial au titre du droit d’auteur sur le Journal d’Anne Frank. Les ayants droits veulent, à partir d’arguments probablement abusifs, le voir continuer pendant encore plusieurs dizaines d’années.
Le plus crétin c’est que l’ayant droit est une fondation, à visée éducative et militantiste, pas une entité à visée lucrative.
Les débats me gênent beaucoup parce qu’ils s’enflamment sur l’importance historique du livre.
À mon sens, on passe à côté du débat. Si les arguments de l’ayant droit sont abusifs, c’est uniquement par chance. Le texte aurait effectivement pu être protégé jusqu’en 2050, peut être plus. La plupart des œuvres mettent plus d’un siècle à passer dans le domaine public. La mienne mettra probablement plus de 130 ans.
Le problème n’est pas celui de cette œuvre. Le problème c’est que l’équilibre mis en place permet de bloquer la diffusion large et libre des contenus pendant tant de temps. On sacrifie notre culture et notre histoire.
J’ai parlé d’équilibre, mais l’équilibre a été perdu il y a bien longtemps. Le schéma de Numerama est éclairant à ce titre. Au début nous parlions de 10 ans après publication, nous en sommes à plus de 130, et certains ne s’en contentent pas.
Le problème n’est pas au niveau de l’ayant droit d’Anne Frank, il n’est pas celui du journal historique et de son importance pour notre histoire. Il est celui, plus global, de la durée délirante du monopole d’auteur à laquelle nous sommes arrivés.
Il y a consensus au niveau du journal d’Anne Frank et on pourrait laisser glisser le sujet vers l’oubli mais ce serait employer des œillères. Le problème de fond reste, et c’est lui qu’il faut discuter.
Réfléxions libres à partir du débat sur le domaine public et le journal d’Anne Frank. Vous pouvez commencer la lecture sur Affordance.
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