Je suis dubitatif sur la mode des codes de conduite, et sur l’obligation qui se dégage année après année aux différents événements d’en faire un. J’ai du mal à voir l’effet de ces codes et j’ai bien peur qu’ils ne changent pas grand chose.
Après discussion on a pu me pointer quatre objectifs (n’hésitez pas à m’en pointer d’autres) :
- Expliciter et formaliser ce qui est acceptable ou pas, surtout s’il y a du public venant de cultures différentes qui peuvent du coup avoir des limites et usages différents
- Insister sur les points sensibles, les rappeler pour renforcer l’attention et montrer qu’il y aura réaction, éventuellement participer ainsi à former les valeurs de la communauté
- Faciliter le travail de l’organisation pour virer quelqu’un ou stopper un comportement indélicat sans débattre longuement sur si c’est hors cadre ou pas
- Montrer que l’organisation se préoccupe des sujets inscrits au code et réagira favorablement aux sollicitations à ce sujet (et éventuellement indiquer comment le contacter)
J’avoue être très dubitatif sur le premier point. Ceux que j’ai lu n’explicitent généralement rien du tout, sauf à vraiment être dans un milieu relativement coupé du contexte culturel et du code législatif local (je me rappelle celui du Nowhere). C’est encore plus vrai quand on tente de tracer des limites morales ou subjectives. Il faut bannir les interruptions abusives et les contacts physiques inappropriés mais quand est-ce abusif ou inapproprié ? Il me semblerait d’ailleurs très présomptueux de penser trouver un cadre plus précis que le cadre pénal quand on réfléchit entre quelques bénévoles absolument pas experts.
Je vois cependant un vrai intérêt au premier point s’il s’agit d’ajouter une autorisation ou une interdiction explicite au sein de l’événement et qui n’existerait pas en dehors. Sur celui de Paris-Web je lis la diffusion d’images sexuelles dans les espaces publics. On peut discuter de ce qu’il en est à l’extérieur mais là c’est clair et utile car potentiellement plus limitatif que ce qui serait autorisé sinon.
Le second point en découle. J’ai peur du même effet que le dizaines de chartes qu’on signe tout le temps, ne parlons même pas des CGV et autres EULA. Indiquer sur les chartes informatiques qu’on vous remet avec accès informatique que le partage de fichier et les propos offensants sont interdits change-t-il vraiment votre comportement ? J’ai peur qu’on soit dans le même registre.
Je reste dubitatif sur le troisième point parce que je l’ai déjà été sur le premier. Toujours le même exemple : Quand le code parle d’interruptions abusives et de contacts inappropriés, je ne vois pas en quoi cela va aider à la résolution. J’ai même peur que ça serve de base à des discussions interminables. Une équipe d’organisation ferme et qui ose agir sans se laisser marcher sur les pieds aura mille fois plus d’effet.
Il reste le dernier point, et franchement il n’est pas loin de me convaincre. À défaut de prévenir les mauvais comportements ou d’aider à les traiter, ça montre très clairement que l’équipe d’organisation a réfléchi à ses questions et a l’intention de les prendre en compte. Si c’est l’objectif, peut-être faudrait-il toutefois les rédiger un peu autrement.
Un point positif : Je ne crois pas que ça fasse de mal donc si certains pensent que ça a plus d’effet que je ne le crois moi-même, alors pourquoi ne pas essayer. Je regrette juste l’inflation de codes, chartes et conditions d’utilisation en tout genre partout. Au final on ne les lit plus.
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