Je suis fatigué par cette mode de plus en plus courante de vouloir juger sur la base de synthèses d’une demie page ou de réunions équivalentes.
Non, tout n’est pas résumable en quelques minutes, ou même en une heure. La synthèse permet de comprendre les conclusions, de savoir s’il y a lieu de s’y intéresser. Elle ne remplace pas les travaux eux-même.
Si vous souhaitez contester les conclusions ou ne pas les suivre, alors impliquez-vous suffisamment pour discuter du fond des choses : faites l’efforts de vous impliquer dans les travaux, de mener les recherches nécessaires, de consulter les documents liés et de parler avec les gens concernés.
Oui, ça prend du temps. Il n’y a aucune honte à faire l’impasse, à condition de s’abstenir de juger le sujet et en s’interdisant de se forger sa propre opinion en attendant, ou à défaut en suivant les recommandations de ceux qui ont mené les travaux en profondeur. Toute autre attitude est d’une prétention critique.
Je n’ai jamais cru à la pertinence du directeur qui se garde les décisions en délégant à des tiers des études dont il n’écoutera au mieux que la synthèse. Je ne crois pas plus à celle du citoyen qui vote ou forge ses idées politiques sur des sujets complexes – ils le sont tous – à partir de vidéos de deux minutes, de flyers ou de meetings de campagne.
Photo d’entête sous licence CC BY-NC à partir d’une photo de Vasile Hurghis
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