Je lis Niel Jomunsi aborder avec brio la question de la diffusion de ses oeuvres, de la copie et de son impact. Je n’ai limite rien à ajouter tellement c’est bien pensé et bien expliqué. Je ne saurai trop vous recommander la lecture.
Thierry Crouzet répond, en parlant d’algorithmes. Je ne comprends pas cette vision et ce vocabulaire technique.
On copie. Pas d’algorithme ou de magie à l’oeuvre du point de vue utilisateur. Copier on le fait déjà avec des images, avec du texte, avec de la musique. On l’a toujours fait.
On avait peur de l’imprimerie quand elle est arrivée. Plus tard on a eu peur de la radio, avec des contenus gratuits ça serait la mort de la production phonographique. Puis on a eu peur des cassettes audio, puis des mêmes en vidéo, du photocopieur, du graveur de CD, du rattrapage TV.
Non, ce qui arrive n’est pas l’effet de bord de la révolution numérique. Ce qui arrive est l’évolution naturelle de notre société, continue depuis des siècles. Le fait qu’on travaille avec du numérique n’est pas plus structurant que le fait qu’on ait travaillé avec des photocopieurs il y a 50 ans ou avec du plomb il y a 100 ans.
Je ne dis pas que le partage numérique à grande échelle ne va rien changer – au contraire – mais d’une part il faut arrêter de croire que la présence de contenus gratuits va diminuer d’autant le budget culturel – le passé a prouvé plusieurs fois que ce n’était pas le cas – d’autre part affirmer que la rémunération à la copie est indispensable est fortement méconnaitre notre histoire : Ce modèle actuel de rémunération à la copie est tout récent, la part la plus importante de notre culture s’est forgée dans d’autres modèles.
Pour la suite, désolé, mais je ne comprends pas l’argumentation qui veut amalgamer les caisses automatiques, le trading haute fréquence et le droit de partager un livre numérique à son voisin. Je ne dis pas que ce sujet est inintéressant, mais ça n’a un peu rien à voir à mon humble avis.
Quand on parle de copie de contenus culturels on ne parle pas d’automatisation d’un travail manuel, on parle d’équilibre entre l’intérêt individuel de l’auteur (et de la chaîne d’édition/production) et entre l’intérêt collectif de la société. C’est un sujet qui n’est pas léger, mais ce n’est « que » ça : un équilibre à trouver.
Interdire les copies ? C’est changer l’équilibre pour se rapprocher de l’intérêt individuel (puisque des copies et des prêts on en a toujours eu même avant le numérique).
Laisser faire les copies ? C’est laisser l’équilibre dériver vers le collectif. C’est une direction qui est prise depuis des dizaines ou des centaines d’années, bien avant le numérique, mais qui fait un bon inimaginable aujourd’hui.
La question est juste là. Où se situe l’équilibre entre l’individuel et le collectif ? Celui qui croit avoir une réponse simple a probablement mal compris la problématique.
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