Trouvaille dans l’article 24 de la loi sur la liberté de la presse :
Tous cris ou chants séditieux proférés dans les lieux ou réunions publics seront punis de l’amende prévue pour les contraventions de la 5° classe.
Dans le dictionnaire (Académie Française, dans le TLFi on parle d’autorité plutôt que de puissance) :
Sédition : Émeute populaire, révolte, soulèvement contre la puissance établie
Il est donc interdit d’appeler à la révolte contre l’autorité publique. Assez dangereux car c’est bien la seule possibilité contre un pouvoir qui outrepasserait ses droits. D’ailleurs la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 (notre constitution ne fait référence qu’à celle de 1789) contient un dernier article qui rentre à mon avis directement en conflit avec l’interdiction plus haut :
Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.
Il ne s’agit pas de donner un blanc-sein à l’insurrection, mais tenir des propos séditieux fait à mon avis directement partie du débat démocratique. C’est non seulement un droit de remise en cause du système, mais aussi une échappatoire nécessaire en cas de dérapage de l’autorité. L’interdire revient à considérer que le peuple n’a pas le droit de remettre en cause l’autorité publique en elle-même. Au lieu que ce soit le peuple qui prête son pouvoir à l’État, c’est l’État qui concède des pouvoirs et des droits au peuple.
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