En préalable à ce billet :
Imaginons que je lise environ deux livres par mois, pour un montant entre dix et vingt euros.
Dans le fonctionnement actuel on me vend deux livres, que je me forcerai donc le plus souvent à lire jusqu’au bout. On m’apportera de la valeur ajoutée en m’assurant que je ne gâcherai pas mon achat mensuel. On voit là l’intérêt des livres en grand format à 15 € qui, quitte à ce que j’en achète un seul, m’assurent de la qualité de l’objet mais surtout d’atteindre le dernier texte de l’éditeur, de la collection ou de l’auteur que j’ai déjà aimé la dernière fois. À défaut, j’aurai tendance à tester les classiques ou les meilleures ventes, dans les collections connues.
En réfléchissant par ce prisme, il est peu étonnant que certains s’attardent à critiquer des achats en masse, sans choix préalable fort, et ce surtout si c’est pour en laisser sur l’étagère une bonne partie. Ce qui n’est pas lu diminue la valeur de tout le marché du livre, et représente une sorte de gâchis.
Avec le numérique nous nous devons d’aller plus loin. La copie d’un livre et sa diffusion sont de coût quasi nul. Si je lis deux livres par mois, pour le même montant d’achat, la valeur ajoutée sera de me donner accès à des dizaines de nouveaux titres par mois. Le résultat final ne sera pas bien différent. Par contre j’essaierai de nouveaux genres en fonction de mon humeur du jour, je découvrirai de nouveaux auteurs, je ne me limiterai pas aux éditeurs ou collections de référence.
L’échec sera de faible importance : Un livre qui ne plait pas peut être abandonné, un autre prendra la suite, éventuellement un connu pour se rassurer. Ce prisme différent est une bénédiction, il permet de ne pas se limiter par le vécu mais de réellement tester et découvrir, sans retenue.
Voilà pourquoi, que j’achète trente titres à 1 € pour en laisser 25 sur l’étagère n’est pas la question. La question est de savoir ce que j’ai découvert, ce que j’ai vécu, si j’ai aimé. Si nous parlons de richesse culturelle, indéniablement, il y a eu amélioration.
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