Et si nous dépassions les positions de principe ?
Pour faire une mise en page web « responsive », des gens biens me déconseillent de me servir des tailles des différents appareils pour imaginer les paliers sur lesquels modifier l’agencement. L’idée est de travailler sur le contenu et d’imaginer ce qui est le plus pertinent pour le contenu, indépendamment des appareils sur le marché, qui vont de toutes façons évoluer.
Oui, ok, en théorie. Maintenant il est temps de travailler la pratique.
Je peux faire une optimisation ou un nouvel agencement à chaque fois que l’espace disponible me permet d’apporter un peu de valeur ajoutée. Je finirai avec une multitude de paliers différents. Certains me demanderont du temps, peut être beaucoup, alors qu’ils ne représentent quasiment aucun visiteur. Autant dire que j’aurai perdu du temps.
À l’inverse, je peux prévoir uniquement quelques paliers principaux et laisser les marges ou tailles s’adapter parce que mon contenu le permet. Ce sera correct et lisible partout mais peut être que tel ou tel type d’appareil représente beaucoup de visiteurs et qu’un palier ou qu’une optimisation supplémentaire aurait apporté un retour sur investissement significatif.
Au final je vais devoir faire des choix de palier non seulement en fonction de mon contenu, de l’ergonomie visée et du temps disponible, mais aussi en fonction des visiteurs et de leur matériel. C’est une classique question de retour sur investissement, de ratio entre la valeur ajoutée et l’investissement nécessaire : Je veux que ce soit correct partout, mais je veux concenter mes efforts supplémentaires là où c’est le plus utile et visible.
Même sans toucher au nombre de paliers, l’ergonomie et les contenus ne dictent pas toujours un palier très précis. Je peux finalement viser un peu plus tôt ou un peu plus tard sans que ça ne change grand chose, j’apporterai juste une solution légèrement différente. Tel ou tel appareil risque de se retrouver proche d’un palier et avoir connaissance de cette proximité me permet un quick-win au niveau de la valeur ajoutée qu’il serait dommage de rater.
Bien évidemment c’est une réflexion qui dépend en partie des appareils, de la répartition des utilisateurs et des prévisions tels que nous en disposons aujourd’hui. Cela peut changer, et cela changera. Si je prends correctement en compte le design et l’ergonomie alors le rendu restera correct. Peut être pas autant optimisé qu’au départ, mais pas moins bon que si je ne prends pas du tout en compte les appareils et utilisateurs au départ.
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