Je suis convaincu de la qualité de Mediapart. J’irai même jusqu’à penser que c’est actuellement un media essentiel à notre démocratie car trop peu ont un positionnement de fond sur la vie politique et la démocratie. Je ne peux que vous inciter à vous abonner et je n’ai pas été déçu un instant depuis que je le suis.
Dernièrement Mediapart a publié des entretiens avec les candidats à la présidentielle, dont certains d’une qualité exceptionnelle dans le bruit médiatique ambiant. La rédaction a cependant fait un choix : celui de ne pas inviter la représentante du FN à s’exprimer dans leurs colonnes.
Je n’adhère pas à cette vision de la démocratie qui voudrait que certaines opinions ne doivent pas être publiées. Le fait de faire un cas exceptionnel pour une opinion qui représente 10 à 20 % des français est pour moi l’opposé d’une démocratie.
Je n’adhère pas mais je respecte. Ce choix ils ont toute légitimité pour le faire s’ils le souhaitent. Ils n’ont aucune obligation en la matière, pas plus que je n’en ai personnellement. Disons que j’en suis déçu de la part d’un journal qui milite tellement pour la pluralité des media.
J’aurai en effet mieux compris cette position de la part d’un journal qui prend officiellement parti que d’un journal qui s’en cache : Faire état « contre » quelqu’un est pour moi autant engagé dans la présidentielle que faire état « pour » un autre.
Par contre je ne comprends pas la dernière réaction d’Edwy Plenel. Libre à eux de ne pas donner voix au FN, mais libre aussi au FN de ne pas inviter Mediapart en retour. Je ne vois d’ailleurs pas pourquoi ils le feraient. Mediapart ayant choisit de ne pas être simplement un journal d’information mais aussi un journal d’opinion, le FN n’a pas à inviter des opinions divergentes à ses meetings.
Cela ne retire en rien la valeur de Mediapart, mais peut-être la rédaction oublie-t-elle que la liberté est à double sens, ou que le pluralisme, la démocratie et l’information imposent parfois de donner aussi voix aux opinions des autres. Parfois on a besoin qu’on nous le rappelle, parce que personne n’est parfait.
Et selon vous, Mediapart a-t-il raison ?
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