Pour être complet, la cryptographie nous permet d’assurer l’inviolabilité du vote sans forcément remettre en cause l’anonymat. Il y a des codes sources qui ont été audités pour cela. La partie technique est donc assez bien maitrisée.

Le tout repose sur des clefs cryptographiques, des jetons fournis à chacun, et des systèmes pour voter.

Il faut donc garantir le secret de la clef privée (qui la génère, sur quel matériel et quel logiciel, s’assurer qu’elle n’est pas copiée ou divulguée, et avoir confiance dans les personnes qui en sont dépositaires, individuellement ou collectivement). Bonne chance si vous n’avez pas un tiers de confiance qui fait consensus (et dans ce cas toute la validité du vote repose sur lui).

Il faut garantir que tout le monde a bien un jeton (vous vous souvenez de combien n’ont pas reçu leur carte d’électeur ?), mais aussi que ce jeton est privé et secret à la réception (on oublie la simple lettre remise dans une boite dont n’importe qui peut avoir un passe) et à l’émission (tiens, qui génère ces jetons, les attribue et les envoie ? lui aura tout contrôle sur l’élection). L’État est évidemment le mieux placé pour jouer ce rôle mais ça lui donnerait un pouvoir énorme sur l’élection.

Enfin, il faut garantir que si je vote jaune la machine ne recevra pas un vote rouge, et que personne ne peut espionner cette machine. Ça veut dire pouvoir garantir l’absence totale de compromission matérielle et logicielle de la machine sur laquelle on vote. Autant dire mission impossible.

Juste ça. Et même si on y arrivait, ça demanderait de faire confiance dans ce qui sera une boite noire pour l’essentiel des citoyens.

La théorie et les mathématiques c’est super, la réalité c’est plus compliqué, et les problèmes réels sont souvent très terre à terre.