Effectivement, le marché est en révolution et la valeur d’une photo est en décroissance. Je suis un photographe animalier qui naturellement ne gagne pas sa vie de sa passion. Je le fais parce que j’aime ça. Je peux aussi comprendre un photographe professionnel qui se fait prendre un contrat de mariage par un beau frère qui croit que parce qu’il a une grosse caméra, il fera de bonnes photos. Je tiens à souligner qu’il a aussi des photographes professionnelles qui ne savent pas faire de la photo. Je ne ferais pas de discours, pour ou contre.

Ayant été approché par des organismes et entreprises de grande envergure qui ont trouvé quelques-unes de mes photos très belles et qu’ils voudraient bien en profiter, mais malheureusement ils n’ont jamais de budget pour reconnaitre mon travail. Mais par contre, ils vont me faire profiter d’une grande visibilité. Ho boy … J’ai finalement compris que pour la visibilité c’est plutôt moi qui dois m’en occuper.

En deux années, j’ai trouvé une façon de partager mes photos avec le public, tout en réussissant a rentabilisé un peu mon travail, car lorsque je dois me procurer un nouvel objectif, le manufacturier ne veut jamais me le donner. Je trouve un peu bizarre que je n’aie pas le matos gratuitement alors que les photos doivent être gratuites.

Bon, mon but n’est pas de faire de monté de lait, mais plutôt vous dire ce que j’ai fait pour tiré mon épingle du jeu.

En 2011 j’ai fait une exposition extérieure, j’ai pris des photos d’insectes dans un champ non cultivé. Ce qui veut dire, pas de pesticide, etc… J’ai fait un sentier où les visiteurs pouvaient regarder les photos sur des présentoirs positionnés approximativement à l’endroit où la photo avait été prise. J’ai malgré moi créé une exposition interactive, car les visiteurs pouvaient chercher et trouver les insectes en question et 1 fois sur 2 ils les trouvaient… Punaise, criquets, guêpes fouisseuses, mante religieuse, etc. étaient au rendez-vous. Vous le croirais peut-être pas, mais j’ai vendu des photos d’araignée.

L’an prochain si tout va bien, je ferais une expo pour les oiseaux, avec la même formule.

Dans le cas des photos de la faune, c’est le seul truc que j’ai trouvé à date pour faire un peu de $$ car je ne suis pas avare de profit. Je veux juste avoir la chance de continuer, car l’essence, le matériel et les jours passés a attendre qu’un vison vienne prendre sont petit déjeuné, ou qu’un butor d’amérique veut bien socialisé avec moi, ben ce n’est pas gagné. Dans une période où la faune est en décroissance, je crois que c’est important. Je veux instruire les gens sur la faune, en leur présentant des animaux qu’ils ne connaissent pas. Mais pour continuer, il me faut des $$ sinon je devrais tout simplement aller au zoo photographier des animaux stressés de l’autre côté de la clôture.

Le marché de la photo est en révolution et je crois qu’il faut trouver comment tirer profit de cette révolution. Mais malheureusement, il n’a jamais de budget pour le travail accompli, ils attendent que je donne, parce que tous, donnent. Je ne suis pas d’accord avec les règles de droit d’auteur qui ira à une clic et de toute façon ça ne fonctionnera pas. Seul l’avenir nous procura la solution et je souhaite encore faire partie des meubles.

Voilà mon grain de sel.