Ma première réaction, et c’est pas très positif : je suis déjà au courant. Je suis à Bac+4 dans une école d’ingénieurs (publique), en informatique, et je suis tenu à pratiquer un stage tous les ans depuis mon Bac+2 (j’aurai donc fait 4 stages). On sait déjà que les stagiaires font tourner certaines entreprises, au moins pendant une bonne partie de l’été. Je vais essayer de ne pas paraphraser l’article ou donner des exemples, puisqu’ils ne seraient pas personnels.

De mon côté, le stage est à la fois une très bonne chose et une vraie plaie. Côté vraie plaie : je suis moins payé en travaillant dans une SSII (qui me vend à la journée grosso-modo ce qu’elle me paye dans le mois) que mes amis qui travaillent au SMIC dans des petits boulots « non qualifiés ». Pour payer l’année qui vient, c’est un peu léger 1/3 smic.
Comme mon école dispense un programme chargé (en volume horaire pour respecter les normes de la CTI, notamment), les stages se déroulent donc pendant les vacances d’été. Je peux attendre les congés payés pour passer voir la famille en Juillet/Août.

Il me semble qu’en se débrouillant bien, on peut utiliser la contrainte stage pour en tirer un bon parti. De nombreuses organisations (et qui font vraiment envie, comme Google, Mozilla, …) sont plus accessibles via un stage qu’une fois diplômé. Les programmes d’internship dans certaines entreprises internationales jouent vraiment le jeu (et offrent des compensations intéressantes). C’est aussi une excellente occasion de partir vivre à l’étranger pour une courte durée (et tester plusieurs pays, cultures, etc). C’est aussi le seul moyen de s’essayer à « la recherche » avant le Master.

J’ai l’impression que beaucoup de monde autour de moi profite du stage pour « tester » sans prendre trop de risque, et revient généralement assez satisfait.

Dans l’article, j’ai relevé deux/trois choses qui me font penser qu’on est peut-être un peu privilégiés : on est dans une école publique, et les enseignants (même si ils valident les sujets de stage les yeux fermés, ou alors cherchent la petite bête) sont généralement vigilants : on a une certaine marge de manœuvre pour faire une période de stage complète (requise pour le diplôme), trois mois en fin de dernière année si on a pas fait le compte les années précédentes. La réputation de l’école est plutôt bonne, peut-être que ça incite les entreprises qui nous “accueillent” à être plus attentives. D’ailleurs c’est vrai en DUT les retours n’étaient pas aussi positifs, et que les BTS “gestion/commerce/etc” remplaçaient souvent les intérimaires.