Être obligé de donner une illusion de ralentissement pour que les gens comprennent que la page est chargée, ça me donne un petit tic nerveux, je ne sais pas pourquoi.
Au contraire, dès que je vois un site qui se charge presque instantanément, je suis ravi.
— Stéphane, à partir d’un billet qui continue chez David
Peut-être que le terme de performance n’est pas le bon. Est-ce vraiment la vitesse qui pose problème ou l’absence de compréhension de ce qu’il se passe ?
Je ne crois pas me rappeler avoir lu des études critiquant de trop bonnes performances. En fait c’est tout le contraire. Ce que j’ai lu milite systématiquement pour des changements inférieurs à 10ms, y compris sur le web.
En revanche, il en existe un bon paquet qui critiquent l’absence de transition ou l’absence de feedback sur action. Parfois rien que proposer un état « enfoncé » sur un lien ou un bouton, pour les quelques millisecondes où le bouton de souris ou touchpad reste en bas de course, ça suffit à faire effet. Les applications mobiles natives, plutôt bonnes en performance, ajoutent elles-aussi beaucoup d’animations, simplement parce que c’est une façon de donner du feedback du type « regarde, je fais ce que tu m’as demande, j’ai bien pris en compte, voilà ce qu’il se passe ». C’est d’ailleurs un des principaux trucs qui font préférer les applications natives aux sites web, même si personne ne s’en rend compte.
Je me dis, chez David, c’est peut être que les deux pages avant et après se ressemblent beaucoup. Avec un changement immédiat sans transition certains sont peut être un peu perdus, par exemple ne sachant pas s’ils sont remontés en haut ou sur une nouvelle page. La transition CSS joue peut être plus parce qu’elle amène le nouveau contenu et le présente bien comme du nouveau qui apparait de zéro, et pas forcément grâce à la lenteur retrouvée.
Je réfléchis à haute voix, peut-être suis-je à côté de la plaque. Il faudrait tenter des tests A/B, différentes vitesses d’animation
2 réponses à “Performances et ressenti”
Il faut que savoir que la perception humaine se fait à partir de 50ms.
– Entre 50ms et 200ms, tu perçois mais tu ne vois pas consciemment ce qui se passe. Par exemple si tu affiches un mot « vert » entre 50 et 200 ms, tu percevras le mot mais tu seras incapable de dire ce que tu as vu.
– au-dessus de 200ms, tu vois effectivement la transition.
Après ça passe en mémoire là :
– si le temps d’attente est inférieur à 2s ça reste en mémoire immédiate et tu restes dans l’action que tu es en train de faire.
– si le temps est supérieur à 2s ça passe en mémoire de travail et tu commences à penser autre chose.
Sur la perception du temps,
– il faut bien sur un retour immédiat quand tu fais une action : je clique, ça change d’état
– sur le téléchargement, il est aussi important que les temps de réponses soient régulier que court.
J’ai souvent vu dans les études (propres au web mais je suppose que ça doit être valable ailleurs aussi) les paliers à 10ms, 100ms et 1s. <10ms pour l’immédiat, <100ms pour la sensation que la machine fait quelque chose mais sans couper le flux d’action, <1s pour une sensation d’attente mais sans interruption, <4-6s pour un vrai temps d’attente, >4 à 6s l’utilisateur commence à abandonner la page web, >10s il commence une activité ou une réflexion tierce parallèle.
On n’est pas forcément très loin de ce que tu donnes, mais clairement à 200ms on est largement conscient quand même. C’est d’ailleurs plus que beaucoup d’effets de transition qui me paraissent « lents » dans certaines configurations par défaut d’OS.
Plus que les valeurs absolues, les habitudes influences aussi. Pour certaines tâches, 200ms ce n’est rien, pour d’autres avoir l’impression de non-instantané apportera très vite une frustration même si elle n’est pas consciente. J’ai d’ailleurs lu hier un article qui étudiait la latence entre la frappe au clavier et l’apparition à l’écran dans certains logiciels. On parle là de moins de 50ms, et ça avait une influence significative sur la vitesse et le taux d’erreur.