J’allais faire la même réponse que Karl pour l’aspect financier et l’autonomie du photographe sur le tirage argentique :-)
Pour avoir travaillé autrefois en laboratoire noir & blanc (grand public, et avant l’ère numérique), je confirme qu’existait déjà cette idée que « la photo de nu, c’est en noir & blanc », sans doute plus dans l’esprit des photographes amateurs qu’ailleurs.
Notons qu’à l’arrivée du Polaroïd, la photo de l’intime en couleur a pris une autre direction, justement parce que le Polaroïd ne nécessite pas de passer par un laboratoire pouvant éventuellement mettre mal à l’aise le photographe.
La couleur s’approchant d’une certaine façon plus de la perception réelle, rend inacceptable la vision de certaines choses : le rendu réel de la peau, ses inégalités.
Ce « débat » n&b/couleur existe aussi en reportage, peut-être d’ailleurs pour les mêmes raisons.
Le rapport à l’académisme trouve en partie sa source à l’époque ou la photographie n’était pas encore considérée comme un Art mais comme un simple moyen technique de reproduction du réel. Pour se faire accepter comme Art, la photo a mimé le dessin et la peinture, dans les poses, le rendu graphique, les sujets ; c’est ce qu’on a appelé le courant pictorialiste. Certaines photo de nu actuelles font, sans le savoir, écho à cette partie de l’histoire.
Note : pour la complexité des lumières en n&b/couleur, pour moi elle reste la même. Seule différence éventuellement : la multiplicité des sources avec diverses température de couleur.