Move fast and break things

Les discus­sions sont cycliques. Au détour d’un article sur la sonde Voya­ger j’en vois encore ironi­ser sur les équipes qui se refusent à déployer le vendredi après-midi.

C’est un équi­libre des risques.

Je ne veux pas les latences au déploie­ment que peut avoir la NASA. Je ne veux pas les coûts d’as­su­rance qualité de la NASA. Je suis prêt à casser des choses ponc­tuel­le­ment si c’est pour avan­cer vite.

« Move fast and break things » ce n’est pas qu’un Moto. C’est un vrai choix stra­té­gique.

Et si on assume le risque casser des choses, en fonc­tion du contexte et des besoins, ce n’est pas forcé­ment décon­nant de choi­sir quand gérer ce risque.

La règle de la mise en produc­tion du vendredi, pour les équipes qui en ont une, n’est parfois que cela : un arbi­trage entre le risque de casse, le béné­fice à livrer main­te­nant, la dispo­ni­bi­lité des équipes dans les heures ou jours a venir, la faci­lité ou l’en­vie de rappe­ler les personnes concer­nées hors heures ouvrées si néces­saire, la dispo­ni­bi­lité d’équipes d’as­treinte, la possi­bi­lité de lais­ser un site dysfonc­tion­nel tout un week-end ou pas, etc.

En géné­ral les équipes arbitrent ça très bien elles-mêmes. À chacun de voir si livrer un vendredi soir avant de partir est perti­nent pour son propre contexte. Les deux seules options fautives sont de ne pas y réflé­chir et d’igno­rer le risque.

« Si ta CI est bien faite, tu n’es sensé rien casser »

La plate­forme d’in­té­gra­tion conti­nue ne va tester que ce que l’équipe a pensé à lui faire tester. L’équipe ne pensera jamais à tout. D’ailleurs même la NASA fait des erreurs, et l’ar­ticle cité en haut de billet relate juste­ment une anoma­lie décou­verte au cours de la vie de la sonde.

Avoir une bonne plate­forme d’in­té­gra­tion conti­nue dans laquelle on a confiance n’em­pêche pas de prendre en compte le risque dans ses choix.

Même si je pouvais avoir une CI parfaite, pour ma part, je ne le voudrais d’ailleurs pas. Le jour où je n’au­rai plus aucun inci­dent ni anoma­lie, je consi­dé­re­rai qu’on a mal fait notre travail en surin­ves­tis­sant dans la qualité par rapport à nos besoins réels.


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