Je ne vois pas ce qu’il y a à redire à cette évolution; quand on enlève les béquilles artificielles d’un Etat-providence obèse, les processus naturels reprennent leurs droits. Il est normal que les gens les plus performants professionnellement soient également les plus aptes à résister au vieillissement, et que ceux dont la faiblesse du patrimoine génétique se traduit par de moindres performances survivent moins longtemps. De plus, la vie d’un bas salaire n’est pas folichonne; non seulement parce qu’ils gagnent moins, mais aussi parce qu’ils sont moins capables d’en profiter. En vivant un peu moins (et on ne va pas pleurer pour 3 ou 4 ans, alors que ça reste encore des privilégiés à l’échelle mondiale!), ils ne perdent donc pas des années de vie très intéressantes. Je signalerai également que cette moindre espérance de vie des pauvres, si elle allait jusqu’à mordre sur les années de vie active, contribuerait à diminuer la pression de l’offre sur le travail non qualifié, ce qui augmenterait un peu les rémunérations. Je ne suis donc pas du tout sûr que les pauvres auraient intérêt à un renversement de tendance. Je conclus par une formule provocante mais juste: vivre moins pour gagner plus!