Les actualités dont tu parles sont liées à l’exercice du pouvoir. On distingue alors classiquement les gouvernants et les gouvernés, avec un rapport de force entre les deux plus ou moins développé selon le moment de l’histoire. Le fait ici va au-delà de la différence gauche/droite : c’est le rapport au pouvoir d’un côté, et le principe de gouvernance de l’autre, nécessaire au premier, à tel point que la violence lui est permise.

A ma connaissance, le seul mouvement politique qui s’est chargé de dissoudre ce problème est l’anarchisme, notamment via une réduction radicale des échelles (à noter au passage que les volontés de changement constitutionnels pour une « démocratie participative » sont des tentatives de réponse à ce problème universel).

Entre ce qui concerne le « nous » et « eux », c’est une constitution sociale. Très schématiquement, elle est nourrie par une conscience de classes ou par des références identitaires. La première est éminament politique : elle est fondamentalement liée à la question du pouvoir et à son accès ; c’est l’intervalle de la démocratie représentative.

La seconde constitution a un caractère beaucoup plus anthropologique. Plus superficielle politiquement, elle est pourtant profonde du point de vue historique et culturelle. Elle est un « mouvement de pays » qui répond au bouleversement d’un clivage total (spatial et temporel) entre mondialisation et vie quotidienne.

On ne peut donc pas vraiment mélanger ces deux phénomènes pour la raison qu’ils manifesteraient tous deux des séparations. Mais on peut peut-être remarquer que ce sont dans les deux cas des enjeux de pouvoir à des échelles hors de portée qui les animent.