Il faut savoir qu’un premier « tri » des patients est fait dès leur arrivé, par une infirmière dont c’est précisement le rôle. Elle juge de la gravité, et prévient le reste des équipes en fonction. Son travail est donc de diagnostiquer au mieux, afin de permettre aux autres personnes d’être traitées par ordre de gravité, et non par ordre d’arrivée.

Alors, oui, il peut arriver des erreurs comme le cas du pneumothorax que tu cites. Ces erreurs pourraient sans doute être évitées si les effectifs disponibles aux urgences étaient plus élévés.Actuellement, les équipes des urgences sont pile-poil le strict minimum, les infirmières ont à peine 45mn pour manger sur des gardes de 12h d’affilée. Les effectifs sont clairement sous-évalués.

Je ne m’étendrai pas plus que cela sur l’exemple même des urgences, pour revenir sur un theme plus général. Aujourd’hui, les dirigeant des hopitaux sont nommés, et ce ne sont pas des personnes sortant d’études médicales qui sont nommées, mais des gens sortant de carrière de gestion. Ils sont là pour gérer un hopital comme ils gérent une entreprise. Leur but est de faire en sorte que l’hopital ne coule pas, et pour cela, il faut qu’ils fassent du bénéfice.

Cela se transmets par des mesures aussi stupides que « Nous avons remarqué que vous utilisiez beaucoup de gants, il va falloir diminuer la consommation, cela coute trop cher », alors oui, les infirmières utilisent beaucoup de gants, mais cette consommation est nécessaire, elle fait partie des régles pour éviter les infections nosocomiales.
Certaines cliniques refusent mêmes d’effectuer certains soins, jugés trop couteux et se contentent alors de ne faire que les plus rentables.
Assister à une discussion entre dirigeants d’une clinique est assez effroyable, le terme même de « patient » a disparu au profit de « client ».

Je crois que cette pratique prends de plus en plus de place et que le domaine de l’éducation subit lui aussi les mêmes travers : suppression de poste et baisse de la qualité générale.