J’ai deux styles de lecture, je passe de l’un à l’autre selon le contexte.

D’abord une lecture « mot à mot », ou groupe de mots par groupe de mots plutôt : c’est assez horizontal, je lis ligne par ligne en focalisant deux à trois fois par ligne selon la longueur de celles-ci. Ce genre de lecture est relativement lent (mais tout de même très rapide par rapport à de la lecture à voix haute). Il me permet de saisir la plupart des détails… et de détecter les fautes. C’est mon mode de lecture pour la fiction en général : c’est pour ça que les fautes me gênent beaucoup plus dans la fiction que dans les textes techniques. :D
À noter que j’ai une mémoire à court terme assez courte dans ce mode de lecture, et que le style ampoulé ou les longues phrases à la Proust rendent pour moi un texte totalement opaque à la lecture.
Pour les noms bizarres dans les fictions, je repère la « signature » du mot, basée sur sa forme, son début et sa fin. En général je ne prends pas la peine de lire en détail les noms propres… Et ça me perd rapidement quand un même personnage est désigné par plusieurs noms différents. Mais ça c’est pas un problème de lecteur, c’est un problème d’écrivain. Dans un bouquin de conseils aux écrivains que j’ai lu récemment, Orson Scott Card préconise deux règles de base : utiliser toujours le même nom pour parler d’un personnage, et se débrouiller pour que les noms des personnages soient très différents. (Il se débrouille par exemple pour que 2 personnages n’aient pas un nom commençant par la même lettre.)

Sinon, j’ai une lecture « efficace » en diagonale, où je commence par lire les titres et la conclusion lors d’une première passe pour descendre plus en détail dans les paragraphes lors d’une deuxième passe. En règle générale je lis plutôt le début et la fin des paragraphes. Si les paragraphes sont trop long ou mal divisés, il faut que je passe en mode « lecture détaillée »… si j’ai le temps. Sinon je laisse tomber.

Et enfin, pour la lecture à voix haute, je procède un peu comme pour la lecture « détaillée » : j’imprime un groupe de mots dans mon esprit, voire une proposition entière, puis je la dis, et pendant que je parle j’imprime la suite du texte dans mon esprit. C’est à peu près comme ça que je fais pour jouer une partition à la clarinette aussi.

J’ai appris à lire avec la méthode Ratus. D’après Google, c’est une méthode globale. Mais je pense surtout que j’ai appris à lire avec les dizaines de livres qu’il y avait dans ma chambre et mes abonnements à « Je lis déjà » et « J’aime lire ». Merci papa, merci maman. :)

Un truc qu’il est intéressant de noter, c’est que j’ai appris le Japonais ces dernières années, et que je le lis encore en mode « syllabaire » : je déchiffre syllabe par syllabe, puis à partir de la succession de syllabes, je reconstitue la phrase (ou le mot). Ça me fait enrager de lire aussi lentement, et ça m’a fait prendre d’autant plus conscience que je lis les alphabets occidentaux de manière beaucoup, beaucoup plus efficace.