Je compare habituellement twitter à des conversions de comptoir à un bar.

Tu assumes certainement tout ce que tu y dis et tu acceptes même peut être que tel ou tel propos soit repris s’il a une valeur ou un sens important, mais tu n’as pas forcément non plus envie que tout ceci doit enregistré avec des transcriptions publiques affichées sur la devanture du bar.
Ce n’est pas non plus parce que tu marches dans la rue, donc en public, que tu acceptes qu’on te trace et qu’on publie tes trajets minute à minute.

Il y a une règle sociale implicite qui permet de dire que des propos de conversation dans un lieu public sont dits publiquement mais doivent bénéficier d’une certaine opacité ou vie privée.

C’est généralement encore plus vrai pour les échanges qui ont un cadre de discussion à chaud entre personnes. Le ton au bar n’est pas le même que celui au travail, et si on publie tes conversations de bar juste devant ton lieu de travail, l’interprétation peut être délicate.

Pour moi il s’agit justement de sortir de ce côté binaire public-identifié contre privé-anonyme. Il y a plein de niveau d’opacité différents dans la vie, avec des conventions sociales plus ou moins fortes, des habitudes, et une distinction claire entre le ton conversationnel et la déclaration publique.
Je considère qu’il en va de même en ligne, et comme le contexte d’écriture est souvent écrasé quand on publie en ligne, je tente des expériences pour reprendre l’opacité qui me semble la plus adaptée.