Mon coeur te dit oui, mon cerveau te dit non. Du moins, je commencerais par la, pour troller.

Je pense que l’on peut démontrer mathématiquement (c’est une intuition, et j’admets que l’intuition dans les mathématiques est un peu foireuse, j’en veux pour exemple l’article dont je ne trouve plus la source qui démontrait que si l’on admet le principe de Peter, alors il vaut mieux avoir des incapables comme managers) que le compromis est en réalité une conséquence logique de tout ensemble dialectique.
En ce sens, je regarderais du côté de l’équilibre de Nash (théorie du jeu)

Le monde est un dépressif qui revit sans cesse la scène impossible du matin, ou il faut se lever : il ne peut faire que de petites choses, et peu à la foi. Les grands principes sont des aspirations trop hautes, mettant trop de pression morale et intellectuelle pour être des moteurs. Pire encore, vouloir les suivres n’est que constater sans cesse des échecs.

Dans ce contexte, le purisme, l’idéalisme sont nécessaire (ils permettent de déplacer l’équilibre de Nash), mais ce ne sont guère plus que des outils : on ne peut pas viser l’idéal, au sens ou « on y est déjà » (je veux dire par là qu’à un moment donné, la situation d’équilibre est une sorte d’optimum).

Pareillement, tout le monde est idéaliste, mais tous les idéaux ne sont pas identiques, de la même façon que la morale n’est pas la même pour tout le monde. Et quoi qu’il en soit, la morale n’apporte aucune solution aux problèmes, étant donné qu’elle en est totalement décorrélée.
La construction d’une solution à un problème bien et clairement identifié (jusqu’à la liste exhaustive de ses causes) ne peut se faire que de façon logique, et oh Dieu que la logique n’est pas morale.

Je suppose que tu lis des blogs juridiques, comme celui de Maitre Eolas, et tu l’auras constaté : la position de la justice est justement logique (par construction, tu peux lire Rawls dans ce sens), et ses décisions sont parfois moralement peu justifiables (par exemple il est fréquent que paradoxalement les gens trouvent la décision de justice injuste).
La société idéale est souvent décrite sans vols, sans meurtres, sans crime en fait. Et pourtant certaines théories mathématiques tendent à prouver que la criminalité est une part intégrante des systèmes sociaux.

L’état démocratique est un état de droit moral (on vote avec son coeur), et on voit bien qu’il ne répond pas, (au nom des idéaux ?), à des problèmes qui existent pourtant : la santé des drogués et prostitués, l’encadrement des sociétés de crime etc.

L’univers même rejette l’idée de pureté et d’ordre : l’entropie est une grandeur croissante :) (ca ressemble à un point Godwin ça, je ne peux pas m’empêcher de le penser).

Cela dit, là ou je te rejoins, c’est que nous avons besoin d’espoir, besoin d’idéaux, car cela nous fixe des objectifs. Mais c’est bien ce que je disais : si on a pris le temps de réfléchir froidement, ce sont des outils, pas des fins.
Pour moi, il est normal pour celui qui a fait son testament intellectuel (non non, je ne suis pas Franc Maçon) de trouver ces valeurs galvaudées.

Par contre, ce qui est condamnable est d’avoir révélé ce secret au grand public, qui se l’est approprié sans le comprendre.