Catégorie : Routes

  • Où est-ce que je m’ar­rête ?

    En voiture, si vous devez* vous arrê­ter ici, comment le faîtes-vous ?

    Six schéma montrant une double voie à sens unique flaquée d'une bande cyclable à droite, d'un trottoir encore plus à droite et d'une bande végétalisée à gauche.

Schéma A : Une voiture est arrêtée à cheval sur la bande cyclable et la voie de circulation générale.

Schéma B : Une voiture est arrêtée à cheval sur la bande cyclable et le trottoir

Schéma C : Une voiture est arrêtée entièrement sur le trottoir, bloquant celui-ci.

Schéma D : Une voiture est arrêtée sur la voie générale de droite.

Schéma E : Une voiture est arrêtée sur la voie générale de gauche

Schéma F : Une voiture est arrêtée à cheval sur la voie de gauche et sur la bande végétalisée.

    J’ai posé la ques­tion sur Twit­ter et Masto­don pour géné­rer un peu de débat mais surtout atti­rer l’at­ten­tion sur les occu­pa­tions de bandes cyclables.

    Il y a eu des choses inté­res­santes.


    Préam­bule : Je vais une synthèse et pas une correc­tion. La seule bonne réponse est de ne pas s’ar­rê­ter là, même si vous pensez que vous avez une bonne raison, que vous pensez ne pas avoir le choix, ou que c’est juste pour deux minutes.

    S’il faut choi­sir, la plupart semblent discu­ter de ce qui gêne le moins ou de ce qui est le moins dange­reux.

    Trois caté­go­ries ressortent :

    • Ceux qui acceptent de bloquer le trot­toir (situa­tion C)
    • Ceux qui acceptent de bloquer la bande cyclable (situa­tions A et B)
    • Ceux qui acceptent de bloquer une voie moto­ri­sée (A, D, E et F)

    L’as­pect moral

    Et vous, qu’ac­cep­tez-vous de bloquer ?

    En fait la situa­tion n’est pas tout à fait équi­li­brée donnée ainsi. Si on bloque le trot­toir on va inci­ter des piétons à contour­ner par la chaus­sée, y compris des familles, enfants, personnes âgées dont pour qui ce compor­te­ment n’est pas forcé­ment anodin. S’ils remontent la rue, ils vont même arri­ver sur la chaus­sée en surgis­sant de derrière la voiture arrê­tée sans qu’on puisse les voir avant. Bref, c’est dange­reux.

    Un blocage du trot­toir c’est aussi un vrai problème pour les PMRs, qui dans le meilleur des cas devront rebrous­ser chemin puis descendre toute la rue par la chaus­sée en pleine circu­la­tion, voire la remon­ter à contre-sens.

    Si on bloque la bande cyclable on fait contour­ner les cyclistes. Ça ne semble pas vrai­ment un sujet aux profanes. Les cyclistes, eux, savent que ça peut être une manœuvre dange­reuse. Il y a des morts à cause de ce types de contour­ne­ment, litté­ra­le­ment, régu­liè­re­ment. Des morts.

    En ville, un blocage d’une voie de circu­la­tion moto­ri­sée sur les deux peut faire un peu de bazar si la circu­la­tion est dense mais ne provoquera certai­ne­ment rien de grave. Dans le pire des cas, peu probable, on a de la tôle frois­sée. Si je peux faci­le­ment retrou­ver une dizaine de récits de cyclistes morts en contour­nant dans la presse, je pense échouer à trou­ver le récit d’un seul acci­dent grave dû à un arrêt en pleine voie en ville. La peur d’un acci­dent grave par l’ar­rière en cas d’ar­rêt est justi­fiée sur auto­route et sur natio­nale, mais proba­ble­ment pas en ville.

    Vous me voyez venir, non ? Il s’agit un peu d’ar­bi­trer qui on choi­sit de gêner mais il s’agit surtout beau­coup de choi­sir si on crée un danger ou pas, et lequel.

    On peut toute­fois noter que le schéma A bloque la bande cyclable et la voie de moto­ri­sée de droite. Ça n’a quasi­ment aucun avan­tage par rapport à la B.

    Choix du risque

    Si je m’en tiens à l’ana­lyse plus haut, il faut privi­lé­gier les sché­mas D, E ou F. Je soupçonne d’ailleurs que la très grande majo­rité des votants pour le schéma D soient des cyclistes.

    Tous ne sont toute­fois pas d’ac­cord. Une mino­rité de cyclistes préfère contour­ner plutôt que risquer l’ou­ver­ture de portière par l’in­té­rieur que le schéma D rend possible. Ça tient proba­ble­ment du vécu de chacun, mais aussi certai­ne­ment des infra­struc­tures et condi­tions de circu­la­tion qu’il rencontre au quoti­dien.

    Quant au choix entre D et E, pas grand monde ne choi­sit E. Mon intui­tion me dit que ça tient peut-être de la peur de se faire embou­tir par l’ar­rière. En ville ce risque me semble toute­fois faible, et surtout il ne concerne que des débats maté­riels (assu­rés), pas du corpo­rel.

    L’as­pect pénal

    Reste le « et le code, il dit quoi ? ».

    I. – En agglo­mé­ra­tion, tout véhi­cule à l’ar­rêt ou en station­ne­ment doit être placé par rapport au sens de la circu­la­tion selon les règles suivantes :

    1° Sur l’ac­co­te­ment, lorsqu’il n’est pas affecté à la circu­la­tion de caté­go­ries parti­cu­lières d’usa­gers et si l’état du sol s’y prête ;

    2° Pour les chaus­sées à double sens, sur le côté droit de celles-ci, sauf dispo­si­tions diffé­rentes prises par l’au­to­rité inves­tie du pouvoir de police ;

    3° Pour les chaus­sées à sens unique, sur le côté droit ou gauche, sauf dispo­si­tions diffé­rentes prises par l’au­to­rité inves­tie du pouvoir de police.

    Article R417–1 du code de la route

    Les auto­mo­bi­listes l’in­ter­prètent souvent comme « le bord droit c’est la bande cyclable » mais ils ont par ailleurs l’in­ter­dic­tion expli­cite de s’y arrê­ter (Arrêt dit « très gênant », R417–11) donc ça ne fonc­tionne pas. Les sché­mas A et B sont exclus.

    Les cyclistes l’in­ter­prètent souvent comme « le bord droit possible, sur cette route, c’est la voie moto­ri­sée de droite », c’est à dire le schéma D. Il est aussi possible de l’in­ter­pré­ter comme « quand il y a une voie réservé, le bord droit est inter­dit ».

    C’est c’est une route en 2×2 avec un gros terre-plein central, est-ce qu’il y a deux chaus­sée ou une seule ? Si c’est une seule, elle est à double sens. Si c’est deux, on a un sens unique et l’ar­rêt à gauche est auto­risé, ce qui ouvri­rait éven­tuel­le­ment le schéma E si on ne provoque pas de gêne exces­sive.

    Dans tous les cas, il est inter­dit de s’ar­rê­ter sur le trot­toir, même avec juste deux roues. Les sché­mas B et C sont donc exclus. S’ar­rê­ter sur le terre-plein est aussi inter­dit. Autant exclure le schéma F qui de toutes façon n’ap­porte aucun avan­tage par rapport au E.

    Et toi alors ?

    En géné­ral je ne m’ar­rête pas sans un empla­ce­ment expli­cite, même si ça m’ar­ran­ge­rait beau­coup. Si je peux je reste en dehors de la bande cyclable, comme dans le Schéma D.

    Je suis convaincu que le schéma E est la bonne façon de faire en ville s’il y a une chaus­sée distincte pour chaque sens de circu­la­tion. En pratique je ne sais pas si j’ose­rai affron­ter mes conci­toyens pour ça.

    Je garde le B en tête, toute­fois, si sur place il semble le moins dange­reux des trois, ou si je cède à la pres­sion des autres auto­mo­bi­listes qui voudront me faire déga­ger de la chaus­sée.


    (*) Je pose la ques­tion dans ces termes parce que sans l’em­phase sur le devoir beau­coup répon­dront qu’ils ne s’ar­rê­te­ront pas. En réalité, combien refu­se­ront de s’ar­rê­ter sur le bord pour lais­ser descendre un passa­ger ? Pour aller cher­cher la pizza s’il n’y a aucun parking tout prêt ? Pour déchar­ger je ne sais quoi de lourd ? Pour attendre quelqu’un qui doit sortir de l’im­meuble en face ? etc

    Tout le monde dit qu’il n’a pas le choix mais en réalité on sait tous que pour la plupart des arrêts, en réalité on a ce choix. On a juste pas envie des alter­na­tives..

  • En voiture, où m’ar­rê­ter sur la chaus­sée ?

    L’idée c’est de parcou­rir cas à cas, dans l’ordre, et de s’ar­rê­ter au premier qui corres­pond.

    Cas géné­ral

    Il y a des places de station­ne­ment libres ? ✅ Utili­sez-les. Ne faites pas de double file, n’oc­cu­pez pas la bande cyclable.

    Il y a une place de livrai­son avec ligne discon­ti­nue ? ✅ Vous pouvez vous y arrê­ter tempo­rai­re­ment ici (mais pas y station­ner).

    Il y a un acco­te­ment prati­cable non réservé aux piétons ou cyclistes ? ✅ Vous pouvez vous y arrê­ter.

    Sinon, ❌ Allez plus loin. Trou­vez une place dispo­nible, quitte à marcher un peu. En agglo­mé­ra­tion il y a quasi­ment toujours une place en surface ou une place en sous-terrain à moins de 250 mètres.

    C’est vrai­ment pour deux minutes

    (en plus des cas précé­dents)

    La voie à droite va dans le même sens de circu­la­tion ? ✅ Arrê­tez-vous sur la voie de circu­la­tion géné­rale la plus à droite. Les autres auto­mo­biles vous contour­ne­ront par la gauche.

    La voie à droite est sépa­rée par une ligne discon­ti­nue ? ✅ Arrê­tez-vous sur la voie de circu­la­tion géné­rale la plus à droite. Les autres auto­mo­biles vous contour­ne­ront par la gauche.

    C’est un sens unique avec la place de se croi­ser et il y a une bande cyclable à droite ? ✅ Arrê­tez-vous à gauche de la chaus­sée. L’ar­ticle R417–1 vous permet de vous arrê­ter à gauche dans ce cas.

    Atten­tion à ne jamais empié­ter vous arrê­ter sur la gauche d’une chaus­sée qui contient un double-sens cyclable (mais dans ce cas ce n’est pas un sens unique, par défi­ni­tion c’est un double sens même s’il n’est pas acces­sible aux auto­mo­bi­listes dans les deux sens). C’est un danger de mort pour les cyclistes.

    Sinon, ❌ Allez plus loin. Trou­vez une place dispo­nible, quitte à marcher un peu. En agglo­mé­ra­tion il y a quasi­ment toujours une place en surface ou une place en sous-terrain à moins de 250 mètres.

    C’est vrai­ment pour 15 secondes ? ⚠️ Vous ne devriez pas, mais arrê­tez-vous sur votre voie sans débor­der sur des voies réser­vées. Si c’est vrai­ment court, les autres atten­dront.

    Dans tous les cas : Lais­sez libre la voie bus ou la bande cyclable à votre droite. Ne l’oc­cu­pez pas. En plus d’être dange­reux pour les cyclistes, ce serait un arrêt « très gênant » et vous coûte­rait 135 € (article R417–11).

    Je n’ai vrai­ment pas le choix (une panne ?)

    (en plus des cas précé­dents)

    ⚠️ On parle doré­na­vant de cas de force majeure. Si vous avez le choix et que votre arrêt n’est pas indis­pen­sable, vous risquez au moins une amende de 35 € pour « arrêt gênant » (article R-417–10).

    La voie à droite est une voie réser­vée pour les bus ? ⚠️ Arrê­tez-vous sur la voie géné­rale la plus à droite. Les autres auto­mo­bi­listes feront un contour­ne­ment excep­tion­nel par la voie bus. Ils n’y seront pas prio­ri­taires et ne crée­ront pas de danger.

    Il y a une voie à gauche, sépa­rée par une ligne conti­nue ? ⚠️ Arrê­tez-vous sur la voie géné­rale la plus à droite. Les autres auto­mo­bi­listes feront un contour­ne­ment excep­tion­nel par la voie bus. Ils n’y seront pas prio­ri­taires et ne crée­ront pas de danger.

    Il y a une place de livrai­son avec ligne conti­nue ? ⚠️ Vous ne devriez pas vous y arrê­ter, mais c’est encore là que vous gêne­rez le moins si vous n’avez vrai­ment pas le choix. Lais­sez par contre les places de trans­port de fond de libres, là il y a un enjeu de sécu­rité pour le person­nel concerné.

    C’est un sens unique ou un double-sens cyclable et, il n’y a pas la place à deux auto­mo­biles de se croi­ser ? ⚠️ Arrê­tez-vous sur la voie géné­rale. N’em­pié­tez pas sur la voie cyclable. Ça ne sert à rien de toutes façons vu que les auto­mo­bi­listes ne pour­ront quand même pas vous contour­ner.

    Il y a une bande cyclable à droite plus un double sens cyclable à gauche et la tota­lité de la chaus­sée permet à deux auto­mo­biles de se croi­ser ? ⚠️ À défaut de mieux, ici et seule­ment ici, si l’ar­rêt est à la fois indis­pen­sable et long, il n’y a de meilleure solu­tion que vous placer à droite de la chaus­sée empié­tant sur la bande cyclable de droite.

    Atten­tion à ne jamais empié­ter vous arrê­ter sur la gauche d’une chaus­sée qui contient un double-sens cyclable. C’est un danger de mort pour les cyclistes.

    Dans tous les cas sauf le dernier : Lais­sez libre la voie bus ou la bande cyclable à votre droite. Ne l’oc­cu­pez pas. En plus d’être dange­reux pour les cyclistes, ce serait un arrêt « très gênant » et vous coûte­rait 135 € (article R417–11).

    L’amende de 35 € en cas d’ar­rêt sur la voie géné­rale (« arrêt gênant ») sera de toutes façons moins chère que celle de 135 € en cas d’ar­rêt sur voie réser­vée (« arrêt très gênant »).

    Cette hiérar­chie est celle du code de la route, respec­tez-la.

  • Ralen­tir au feu vert

    Un feu trico­lore français a trois couleurs : Rouge, Orange, Vert.

    On ne peut pas deman­der aux véhi­cules de s’ar­rê­ter immé­dia­te­ment lorsqu’un feu passe au rouge (*). On a donc une zone de batte­ment où ceux qui sont trop proches peuvent conti­nuer à passer et ceux qui sont assez loin doivent commen­cer à s’ar­rê­ter. C’est le feu orange.

    Note : Passer un feu orange là où on pour­rait s’ar­rê­ter sans diffi­culté et sans danger revient à passer un feu rouge, et est passible des mêmes peines.


    La ques­tion :
    « Doit-on ralen­tir quand on approche d’un feu vert ? »

    À vrai dire, c’est ce qu’on a appris à l’auto-école et c’est encore ce qui y est appris aujourd’­hui si on en croit les sites web concer­nés. La réponse est donc évidem­ment « oui ».

    Main­te­nant à y regar­der de plus près… si celui à 50 km/h réduit sa vitesse à 30 km/h, est-ce perti­nent de deman­der à celui qui est déjà à 30 km/h de réduire la sienne à 15 km/h ? Ça me parait d’un coup moins évident, donc je fouille.


    Le code de la route impose-t-il de ralen­tir en toute situa­tion à l’ap­proche d’un feu vert ?

    Non, ou du moins pas que je sache et je ne vois rien de tel dans la section 5 dédiée aux feux de signa­li­sa­tion lumi­neux (R412–29 à R412–33).

    Il y a une longue liste de cas où la vitesse doit être réduite à l’ar­ticle R413–17 mais l’ap­proche de feux trico­lores n’en fait pas partie. Même dans cet article, « la vitesse doit être réduite » s’in­ter­prète proba­ble­ment comme « la vitesse doit être plus faible » et pas « la vitesse doit être dimi­nuée peu importe à laquelle vous roulez », parce que ça n’au­rait pas vrai­ment de sens.


    Mais à l’auto-école on demande de ralen­tir !

    C’était il y a plus de 20 ans mais je me souviens « ralen­tir » mais aussi « moins de 70 km/h ». Repen­ser aux deux donne un peu plus de sens.

    Règle­men­tai­re­ment, un feu orange dure 5 secondes hors agglo­mé­ra­tion. La distance d’ar­rêt à 70 km/h corres­pond à 2,5 secondes de temps de trajet sur sol sec et un peu moins de 4 secondes quand il pleut.

    En gardant une marge parce qu’on n’a pas envie de faire des arrêts d’ur­gence pour un feu trico­lore, la recom­man­da­tion géné­rale s’ex­plique parfai­te­ment, surtout si on retient qu’elle perdure poten­tiel­le­ment depuis un temps où les vitesses limites étaient supé­rieures :

    On ralen­tit pour arri­ver à 70 km/h, idéa­le­ment moins

    Si on roule à entre 70 ou 80 km/h, ralen­tir à l’ap­proche d’un feu vert ne fait proba­ble­ment pas descendre à moins de 50 km/h. Est-il vrai­ment perti­nent de ralen­tir si on est déjà à 50 km/h ?

    C’est toujours bien de ralen­tir tant que ça ne devient pas une gêne inutile pour les autres.

    À 50 km/h on passe à respec­ti­ve­ment 2,1 et 3,2 secondes d’équi­valent de temps de trajet. Pour un feu à 5 secondes hors agglo­mé­ra­tion, on peut consi­dé­rer avoir une marge suffi­sante pour ne pas avoir de problème d’ar­rêt pour peu que la visi­bi­lité soit bonne.


    Et en ville ?

    En ville, règle­men­tai­re­ment, le feu orange dure 3 secondes. Il suffit de refaire les mêmes calculs.

    À 50 km/h, on a le temps de s’ar­rê­ter mais sans marge de sécu­rité si la chaus­sée est humide. Personne ne souhaite voir des frei­nages d’ur­gence à chaque feu donc il est préfé­rable de ralen­tir. La recom­man­da­tion sera d’au­tant plus forte si la géné­ra­tion qui vous apprend à conduire a vécu les 60 km/h en ville ou s’ils repro­duisent ce que cette géné­ra­tion leur a appris.

    Et si on est à 30 km/h ou moins ?

    À 30 km/h on parle respec­ti­ve­ment de 1,6 et 2,2 secondes de temps de trajet. Comme rappelé plus haut, s’il est toujours bien de ralen­tir tant que ça ne devient pas une gêne inutile pour les autres, la marge est suffi­sante pour ne pas avoir de problème d’ar­rêt.

    Dans les villes comme Lyon et Paris, ceux qui sont en dessous de la limite de vitesse de 30 km/h et qui adaptent déjà leur allure à leur visi­bi­lité comme celle des autres usagers ne devraient pas avoir à signi­fi­ca­ti­ve­ment ralen­tir à l’ap­proche d’un feu vert (ceux d’au­tant plus que les autres moto­ri­sés derrière ne respectent déjà pas tous les 30 km/h ni les distances de sécu­rité, donc ralen­tir à des vitesses trop basses dans une situa­tion où les autres ne s’y attendent pas pour­rait géné­rer plus de problèmes qu’en résoudre).

    Et à vélo ?

    Je ne connais pas les distances de frei­nage à vélo, qui dépendent non seule­ment de la chaus­sée mais aussi du type de frein (frein sur jante ou sur disque), du type de tirage (canti­le­ver ou frein disque), de la garni­ture du patin, de si la jante est mouillée, de si vous équi­li­brez au mieux ou pas les freins avant et arrière, de si vous bloquez une roue… et même du poids du cycliste.

    Toute­fois : Si vous foncez à 45 km/h, il faut proba­ble­ment ralen­tir. Si vous avez une vitesse de ville entre 15 et 25 km/h, ça passe proba­ble­ment très bien sans ralen­tir signi­fi­ca­ti­ve­ment.

    À côté de ça, si vous n’êtes pas sur une bande ou piste proté­gée, alors que vous ne savez pas ce qui est derrière vous et à quelle distance, alors que proba­ble­ment l’au­to­mo­bi­liste ou le chauf­feur de bus ne prévoit pas de ralen­tir sur un feu vert (voire risque d’ac­cé­lé­rer pour ne pas prendre le rouge), ça peut être dange­reux de ralen­tir signi­fi­ca­ti­ve­ment.


    Ils viennent d’où tes chiffres ? Je ne suis pas d’ac­cord

    On trouve plein de données diffé­rentes sur les temps d’ar­rêt, distance de frei­nage sur sol sec et distance de frei­nage sur sol mouillé. J’ai écarté celles qui se basent sur des formules mnémo­tech­niques rapides et j’ai tenté de prendre un truc qui semblait cohé­rent. Si vous avez une source d’au­to­rité, je suis preneur.

    Voici mes données sources :

    VitesseRéac­tion (1s)Frei­nage à secFrei­nage mouillé
    20 km/h 6 m2,5 m 5 m
    30 km/h 8 m 5 m 10 m
    50 km/h14 m15 m30 m
    70 km/h19 m27 m54 m
    80 km/h22 m35 m70 m
    90 km/h25 m43 m86 m

    Et ce que ça veut dire en distance d’ar­rêt total et en équi­valent de temps de trajet à la vitesse cible :

    VitesseArrêt sol mouillé Arrêt sol mouillé
    20 km/h 8 m1,5 s10 m1,9 s
    30 km/h13 m1,6 s17 m2,2 s
    50 km/h29 m2,1 s41 m3,2 s
    70 km/h46 m2,4 s68 m3,8 s
    80 km/h57 m2,6 s85 m4,2 s
    90 km/h69 m2,7 s102 m4,4 s

    C’est quoi cette asté­risque sur « On ne peut pas deman­der aux véhi­cules de s’ar­rê­ter immé­dia­te­ment lorsqu’un feu passe au rouge (*) » ?

    Les feux piétons n’ont pas de feu orange. On consi­dère qu’un piéton s’ar­rête presque immé­dia­te­ment s’il en a besoin, et arrive à faire un demi pas en arrière s’il se fait surprendre au moment même où il amorce sa traver­sée.

    Ça implique toute­fois une chose que les auto­mo­bi­listes n’ont pas toujours en tête : Un piéton peut légi­ti­me­ment être sur le passage protégé lorsque son feu est rouge pour peu qu’il ait commencé sa traver­sée au feu vert.

    C’est une situa­tion normale et ça ne sert à rien de le klaxon­ner, de l’in­sul­ter ou de lui mettre la pres­sion. Il va juste conti­nuer sa traver­sée à son rythme. Soyez patients.

  • Inter-file mon amour

    Vous voyez souvent des motos et scoo­ters navi­guer au milieu d’une file de circu­la­tion vous ? Moi jamais ou presque (ça arrive, mais unique­ment quand il n’y a pas de voiture à proxi­mité).

    Dans le meilleur des cas je les vois entre les files ou sur un côté de la route en paral­lèle des voitures, parfois même sur la ligne blanche entre les deux voies de circu­la­tion. *

    Les motards avec qui j’en discute me disent tous avec assu­rance que c’est pour leur sécu­rité, et que c’est même ce qu’on leur apprend lors du permis. *

    Vous savez quoi ? C’est inter­dit. Pas même toléré : IN-TER-DIT. Un deux-roues moto­risé circule dans une file de circu­la­tion, au même que les autres véhi­cules moto­ri­sés.

    Bon, en réalité il y a une expé­ri­men­ta­tion en cours mais :

    • Depuis moins de deux ans seule­ment
    • Dans 11 dépar­te­ments seule­ment
    • Unique­ment en cas de ralen­tis­se­ment / conges­tion
    • Unique­ment sur des doubles voies avec terre plein central
    • Unique­ment entre deux files de circu­la­tion allant dans le même sens
    • En se limi­tant à 50 km/h maxi­mum
    • Jamais en ville

    Ces condi­tions sont cumu­la­tives.  Ça limite hein ?

    Autant dire qu’en dehors des bouchons sur voie express et auto­route, 99.99% des inter-files sont contraires au code de la route… et dange­reuses vu qu’une voiture n’est pas censée prévoir de la circu­la­tion à cet endroit.

    J’en­tends l’ar­gu­ment qui veut que ça ne gêne pas et que ça ne coûte rien. Je laisse la place quand je suis à l’ar­rêt ou quand ça ne me semble pas dange­reux de le faire.

    Main­te­nant si vous pouviez quand même arrê­ter de râler et de vous compor­ter comme si c’était un droit fonda­men­tal, ça ne serait pas mal : C’est vous qui êtes en tort à la base, et il n’est pas rare que ce soit dange­reux.

    Merci au moins de ne pas vous mettre vous-même en danger au point de devoir vous rabattre juste devant mes roues ou de me faire faire des écarts parce qu’un camion vous croise en face. Ça semble évident mais visi­ble­ment ça ne l’est pas pour tous.


    * Je vais éviter de parler de ceux qui sont sur les bandes cyclables ou les voies bus, voire carré­ment à contre­sens de l’autre côté d’une ligne blanche conti­nue, ainsi que de ceux qui prétendent faire de l’in­ter-file par charité chré­tienne pour flui­di­fier la circu­la­tion. Il y a des moutons noirs et des hypo­crites partout, personne n’y est pour rien.

    Le pire étant les motards et scoo­ters telle­ment certains de leur droit de passage qu’on a concert de klaxon, rétro brisé ou coups sur la carros­se­rie quand ils jugent qu’ils n’ont pas assez de place pour doubler. Péri­phé­rique pari­sien je pense à toi, mais on commence à voir ça aussi en ville à Lyon.