Je dois être un des seuls idiots à lire en détail toutes les CGV et tous les contrats souscrits. On voit d’ailleurs que ce n’est pas fait pour parce que quand je prends le temps de les lire, ma session expire inévitablement et je dois recommencer la commande de zéro à chaque fois (mais bien entendu le lien vers les CGV n’est visible qu’à la dernière étape).
En vue d’une souscription à l’offre de fibre SFR j’ai particulièrement cherché dans leurs CGV quel était l’engagement en terme de bande passante. Le résultat est surprenant : Il y a plein de clauses spécifiques à l’ADSL pour se dégager des faibles débits mais côté fibre il y a juste un paragraphe qui rappelle que les débits réseau ne peuvent être garantis vis à vis de tiers sur Internet. Il n’y a même pas de paragraphe parlant d’obligation de moyen ou de raisons potentielles pour un débit plus faible qu’annoncé. Sauf si j’ai loupé un épisode, ils sont bel et bien contractuellement tenus de fournir le débit annoncé et pas 1 Mb/s de moins, au moins jusqu’à leur coeur réseau.
Mais j’ai trouvé aussi des passages surprenants ou agaçants :
L’opérateur pourra être contraint d’interrompre de façon exceptionnelle le Service pour effectuer des travaux de maintenance, d’amélioration, d’entretien, de renforcement, de réaménagement ou d’extension des installations de son réseau. Ces interruptions seront notifiées via www. sfr.fr au minimum 24 heures avant qu’elles n’interviennent sauf lorsqu’elles auront un caractère d’urgence.
Si jamais SFR fait des opérations de maintenance ou d’évolution du réseau sans vous prévenir 24 heures avant, sauf caractère d’urgence, ils sont hors contrat. Personne ne leur en demandait autant, et je doute qu’ils aient jamais prévenu quiconque de leurs opérations réseaux.
Le Client s’engage à utiliser le Service en bon père de famille
Franchement, je croyais qu’on en avait fini avec ces idioties de bon père de famille ? Et puis franchement, en plus d’être super floue et de ne rien autoriser ou interdire précisément, pour la formulation très patriarcale (ou sexiste, comme vous voulez).
[ne pas utiliser le service d’une manière] qui contrevienne à l’ordre public et aux bonnes mœurs, notamment par l’inclusion d’éléments tels que, sans que cette liste ne soit exhaustive ou limitative, des éléments à caractère pornographique, de proxénétisme ou de pédophilie, ou encore à caractère violent, le contenu étant susceptible d’être vu par des mineurs ;
La phrase est trop complexe mais si vous lisez bien, au milieu du proxénétisme et de la pédophilie, on vous interdit d’utiliser la connexion Internet pour du contenu pornographique (aie ma liberté) ou à caractère violent (là il y a du boulot). Ça devient exagérément abusif, en plus de ne probablement pas tenir une seconde devant un juge. Et puis, c’est oublier que The Internet is for Porn.
Si le Client est une personne physique, agissant à des fins privées, il s’engage à utiliser le Service pour ses besoins propres dans le cadre d’un usage strictement privé et personnel. Il s’engage en particulier à n’utiliser les Matériels qu’à destination de ses propres équipements, les Matériels ne pouvant en aucun cas être utilisés, directement ou indirectement, pour permettre à un tiers de bénéficier du Service.
Pas d’amis sur votre wifi sinon gare ! Je comprends la volonté d’éviter qu’une connexion Internet de particulier devienne une borne d’accès publique (en terme de consommation ce n’est pas la même chose) mais là c’est du délire d’avocat. La restriction est d’autant trop forte que de l’autre côté ils acceptent que ces mêmes connexions soient utilisées à des fins professionnelles et partagées aux différents salariés.
Et pour finir, même si ce n’est pas une surprise, je suis dégouté par le politiquement correct qui fait que le FAI doive insérer à plusieurs endroits dans ses propres contrats que partager des contenus sous droit d’auteur c’est mal.
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