Fin de vie

Le débat que j’ob­serve partout est diffi­cile pour moi.

On parle de droit à mourir. Pour moi ce n’est pas rien. La vie comme souf­france je connais, je ne le souhaite à personne. Le droit de choi­sir si on veut vivre ou mourir me parait essen­tiel, celui d’être aider à le mettre en œuvre tout autant, que ce soit pour vivre ou pour mourir.

L’idée commune qu’il faut éviter la mort à tout le monde et la réser­ver aux malades avec un pronos­tic vital engagé et aux handi­caps lourds me fait mal à chaque fois que je la lis. C’est nier le choix, éclairé, que peuvent faire ceux qui ne sont pas dans ces cas.

Ça revient d’ailleurs à n’ac­cep­ter la mort que de ceux qui sont déjà mort aux yeux d’une société vali­diste. On ne donne pas un choix, on se contente de réali­ser ce qui est déjà dans le regard des tiers, dans un sens ou dans l’autre.

La personne doit être atteinte d’une mala­die grave et incu­rable, enga­geant le pronos­tic vital et en phase avan­cée. La situa­tion doit être irré­ver­sible, dans laquelle l’état de santé se dégrade de façon conti­nue et affecte clai­re­ment la qualité de vie de la personne malade.

La personne doit aussi être dans un état de souf­france réfrac­taire ou jugée insup­por­table. […] La souf­france psycho­lo­gique à elle seule ne suffit pas.

Projet Arca­die

Je dis que c’est diffi­cile parce que j’ai lu les diffé­rents argu­ments, dont un qui porte énor­mé­ment chez moi : Le nombre de personnes souhai­tant exer­cer le droit à mourir varie énor­mé­ment suivant les condi­tions de vie et de soin acces­sibles.

Je sais ce que c’est que de forcer à vivre, mais je me refuse aussi qu’on en soit réduit à mourir faute d’al­ter­na­tive.

Tout ça n’est plus que du vali­disme. On ouvre la mort, en choix contraint, faute de condi­tions dignes à ceux pour qui on se dit « moi à a place je souhai­te­rais mourir » mais on impose la vie à ceux qu’on juge valides, pour les proté­ger d’eux-mêmes, quitte à les enfer­mer.

Personne ne gagne.

Peut-être qu’un jour on repar­lera de tout ça sous un autre angle, sans vali­disme ni dédain pour la souf­france mentale, en lais­sant réel­le­ment chacun choi­sir sans précon­cep­tion. Peut-être, mais ça ne sera pas pour cette fois.

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