J’aimerais une réglementation stricte sur les éclairages vendus avec les vélos. Aujourd’hui l’obligation de présence d’éclairage sur les vélos neufs ne sert quasiment à rien. La plupart des lampes restent au placard parce qu’on ne pense pas à les mettre sur le vélo ou qu’elles sont à vide¹.
Il ne faut pas qu’on se pose plus de questions pour allumer un éclairage à vélo qu’on ne le fait dans d’autres véhicules ou pour chez soi. Pour ça il faut que l’éclairage soit là à demeure et qu’il ait une alimentation permanente :
- Un éclairage fixé sur le cadre, démontable mais non amovible. Il est toujours là, sans avoir à penser à le prendre avec nous.
- Une alimentation sur dynamo², optionnellement sur la batterie principale du vélo pour les VAE. Il est toujours prêt à être allumé, sans avoir à réfléchir ou prévoir à l’avance.
- Un tampon qui permet de garder l’éclairage actif quelques minutes à l’arrêt.
Rien ne vous empêche d’acheter un éclairage amovible rechargeable, à la place ou en parallèle de l’équipement d’origine, mais l’éclairage est là par défaut, disponible quand on en a besoin. La plupart l’utiliseront au lieu de laisser la lampe d’origine au placard (en tout cas c’est le but).
Ça ne suffit évidemment pas, parce qu’aujourd’hui on nous vend des LED faiblardes et inutiles ou des torches surpuissantes qui vont éblouir tout le monde. Les allemands font beaucoup mieux que nous et il y a des idées à reprendre.
Il faut réglementer plus fortement tous les éclairages en vente dès lors qu’ils sont destinés à des vélos et qu’on n’exclut pas leur usage sur la chaussée publique :
- Une intensité suffisante : L’Allemagne propose un minimum 30 lux mesurés à 10 mètres pour la lampe avant. On peut imposer 10 lumens pour la lampe arrière³,⁴.
- Intensité continue : La lampe ne doit pas proposer de mode clignotant⁵. On sait que sinon il finira par être utilisé.
- Non éblouissante : Pour un faisceau principal dirigé pour tomber au sol à 10 mètres au moins devant le vélo, l’intensité qui passe au-dessus de l’horizon ne doit pas dépasser 10 lux à 5 mètres⁴.
Enfin, parce que tout ça ne fonctionne que si c’est bien utilisé :
- L’éclairage principal des cyclistes doit être fixé sur le cadre, en excluant tout positionnement sur le casque ou sur le cycliste lui-même. Il est totalement impossible d’avoir un flux correctement orienté s’il suit la position du cycliste.
1: Oui les vélotaffeurs, pas besoin de me dire que vous vous rechargez systématiquement vos lumières et qu’elles sont systématiquement dans votre sac. Si vous étiez représentatifs, on ne parlerait même pas du sujet et la FUB n’aurait pas besoin de lancer une grande campagne « cyclistes, brillez ! » chaque année.
2: Je sais ce que vous vous dites mais il faut oublier l’image des lampes et les dynamo d’il y a 50 ans.
Avec les LED, une dynamo est capable d’alimenter correctement votre éclairage même à faible vitesse. On trouve des phares à dynamo qui montent à 70 et 100 lux, c’est à dire plus que ce que vous trouvez sur 90% des vélos la nuit.
Pour ceux qui n’aiment pas les dynamo sur jante dites « dynamo bouteille », on fait maintenant des dynamo zéro maintenance directement embarquées dans le moyeu de la roue avant.
Ne dédaignez quand même pas les formats bouteille qui ne coûtent pas grand chose et qui auront au final une fiabilité plus grande que votre capacité à toujours penser à charger vos batteries. Le très haut de gamme en termes de puissance et d’efficacité énergétique (Pedacell, Velogical) est même au format bouteille.
3 : Je parle de lumens et de lux et ce n’est pas interchangeable. Les lumens c’est l’intensité émise par la lampe. Les lux c’est l’intensité reçue sur une surface (qu’on mesure donc à une distance déterminée s’il s’agit de déterminer l’efficacité d’une lampe). Il n’y a pas de formule pour passer de l’un à l’autre, puisque ça dépend de la focalisation de la lumière émise.
4 : Chiffres assez arbitraires pour l’illustration, on peut en trouver d’autres.
5 : Oui, vraiment. D’une part c’est interdit à l’avant, d’autre part c’est dangereux pour vous comme pour les autres. Pour vous, le clignotant ne laisse pas la possibilité aux yeux de faire le focus et donc empêche l’appréciation des vitesses et des distances (on sait qu’il y a quelque chose, mais pas où ni si c’est proche).
Pour les autres, le clignotant attire l’attention, ce qui empêche de l’avoir sur le reste de la situation (que les motorisés voient les autres cyclistes ou piétons, que les autres cyclistes ou piétons voient les dangers autour).
En règle générale les lumières clignotantes qui n’ont pas ce dernier problème sont aussi celles qui sont trop faiblardes.
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