Je suis convaincu qu’on peut justifier des torts et des actes illégaux par l’urgence et/ou l’importance de notre objectif. C’est d’ailleurs le principe même de l’état de nécessité et de la légitime défense dans notre droit.
Ça se retrouve aussi dans la notion de lanceur d’alerte, ou dans la légitimité de la presse à publier une information qui peut faire du tort quand elle a un intérêt public suffisant.
Je ne vois pas pourquoi il en serait autrement pour les actions militantes. Je me vois très bien braver la loi pour porter aide à des réfugiés, ou soutenir ceux qui le font. Je suis convaincu que l’urgence climatique est telle qu’il faille bousculer l’ordre établi si besoin.
Pour autant, je suis toujours prudent et souvent critique vis à vis des actions militantes qui se justifient ainsi. Où est la limite si chacun peut s’autoriser ce qu’il veut tant qu’il juge en son âme et conscience que sa finalité justifie les torts causés ?
Collectivement, les limites que nous nous fixons c’est justement ce que nous codifions dans la loi. C’est vrai autant pour les principes généraux que pour les cas spécifiques.
Il y a toujours possibilité d’outrepasser ce cadre mais il me parait essentiel que la nécessité de la finalité soit d’un bon ordre de grandeur supérieure aux torts causés, et surtout qu’il n’y ait pas moyen d’agir autrement. Souvent c’est sur ce dernier critère que le bât blesse.
À trop facilement parler d’urgence, de nécessité, de désobéissance civile, nous risquerions de simplement dire que la loi est optionnelle, et qui quiconque peut bien faire ce qu’il veut tant que lui le trouve justifié. Je doute que nous y serions gagnants.
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