Non limiter la 5G ou ajouter un quota données n’est pas la solution pour résoudre le problème climatique. L’impact environnemental est assez peu lié à la quantité de données échangées.
Limiter les données peut même être sacrément contre-productif si ça limite des usages où le numérique a un impact positif.
Oui mais tu fais quoi alors ?
il faut bien faire quelque chose.
Pfiou, ce ne sont pas les idées qui manquent.
Je parle d’interdire et d’imposer mais si ça fait trop peur on peut aussi parler incitation avec la fiscalité, ou même de simples indicateurs bien visibles comme ceux sur les échelles de consommation d’énergie de l’électroménager ou le nutriscore pour la nourriture.
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On peut imposer une garantie matérielle de 5 ans au lieu de 2 ans. On peut ensuite imposer un indice de réparabilité minimum ainsi que la mise à disposition pendant une durée longue et à tarif raisonnable des pièces détachées aux réparateurs tiers, avec documentation publique des procédures de réparation. On peut même imaginer avoir une TVA réduite sur la remise en état d’un matériel usagé pour favoriser la réparation par rapport à un remplacement.
On peut aussi taxer en fonction des capacités réelles de recyclage du matériel, ou imposer aux revendeurs de collecter les smartphones morts et en financer le recyclage effectif des composants. De même on peut interdire les offres de reprise qui ne débouchent pas sur un taux minimal de revente après remise en état, ainsi que celles dont la valeur de reprise dépasse le bénéfice tiré de l’opération de revente avec remise en état.
On peut imposer un suivi logiciel actif sur ces mêmes 5 ans, ou plus. On peut aussi moduler la durée du suivi logiciel obligatoire en fonction de l’existence d’une alternative open source viable. On peut même imaginer imposer l’ouverture du bootloader et des documentations nécessaires pour installer un logiciel alternatif une fois le suivi logiciel épuisé.
On peut faciliter la revente en imposant aux boutiques vendant les téléphones neufs d’avoir quota de ventes de téléphones d’occasion. On peut d’ailleurs en profiter pour éviter de faire payer une seconde fois la redevance de copie privée lors d’une ventre d’occasion.
On peut moduler une taxe en fonction de l’utilisation de matières premières rares, de la pollution rejetée lors de la construction ou de l’impact carbone sur la vie de l’appareil, ou introduire une règlementation contraignante à ce niveau. Outre l’incitation à avoir une fabrication plus écologique, ce coût va valoriser le marché de l’occasion.
On peut même imaginer limiter les publicités pour les ventes de smartphones neufs, ou imposer de dédier une exposition équivalente à l’occasion.
On peut profiter du port de charge standard pour interdire de fournir le chargeur avec l’appareil lors de la vente, d’autant que c’est déjà une voie suivie.
On peut imposer de la même façon l’extensibilité du stockage sur les matériels neufs avec un emplacement micro-sd quand le téléphone a moins d’une certaine capacité.
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Pfiou… et je suis certain d’oublier plein de trucs.
Certaines propositions seront difficiles à faire, d’autres pas tant que ça si on a vraiment le courage.
Certaines vont renchérir le coût d’achat mais potentiellement réduire le coût d’appartenance total et/ou permettre à d’autres de toucher leur smartphone moins cher via un vrai marché de l’occasion de haut niveau.
Certaines vont renchérir tout court mais ça va surtout refléter le coût réel pour la société en comptant les différentes externalités qu’on oublait jusque là.
Certaines ne sont peut-être pas pertinentes à mettre en place, mais au final des choses à faire il y en a.
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