On peut

Je supporte de moins en moins le « on ne peut pas » en poli­tique.

Honnê­te­ment, on peut.

On peut vacci­ner toute la planète en moins de 6 mois. On est capables de monter des centaines ou milliers d’usines du jour au lende­main et de créer de toutes pièces la logis­tique adéquate.

On peut garan­tir un loge­ment à tous dans le pays. On peut élimi­ner la faim dans le monde et assu­rer une vie décente à tous. On peut faire trans­for­mer notre société vis à vis du climat.

Je ne dis pas que c’est simple, que c’est sans consé­quences, ou même que c’est souhai­table. Je dis juste qu’aujourd’­hui, au regard des capa­ci­tés tech­no­lo­gies, indus­trielles et humaines de nos civi­li­sa­tions actuelles, l’hu­ma­nité peut quasi­ment tout ce qu’elle veut. Elle n’a qu’à le vouloir.

Cette diffé­rence entre pouvoir et vouloir est impor­tante en poli­tique.

Dire qu’on ne peut pas c’est couper le débat en masquant le choix. C’est refu­ser de remettre en cause un exis­tant. Oser dire qu’on ne veut pas est un peu plus humble, c’est oser se regar­der dans les yeux avec ses choix et ses contra­dic­tions.

Tout ça est parti­cu­liè­re­ment vrai avec l’ex­cuse du « pas les moyens ». En fait on a les moyens. On a la tech­no­lo­gie, les ressources, les compé­tences, la main d’œuvre. Ce qu’on n’a éven­tuel­le­ment pas ce sont des chiffres libel­lés en euros sur une base de données élec­tro­niques quel­conque. Ce qu’on ne veut pas c’est remettre en cause l’or­ga­ni­sa­tion finan­cière et sociale pour choi­sir d’autres prio­ri­tés collec­tives.

Encore une fois, je ne dis pas que c’est simple et sans consé­quences, ou même souhai­table, mais ça fait réflé­chir.

En géné­ral quand on aborde la ques­tion on fait surtout face à beau­coup de FUD, cari­ca­tures et fantasmes. Le chan­ge­ment radi­cal est diffi­cile à appré­hen­der, surtout quand ceux qui se posent la ques­tion sont fina­le­ment ceux dont la situa­tion est la plus favo­rable. C’est de bonne foi, pas volon­taire, souvent même pas conscient. C’est juste humain.

Le savoir, le prendre en compte, cher­cher un peu de recul, permet­trait peut-être d’en­vi­sa­ger autre chose et de dire cette fois « en fait on peut si on le veut vrai­ment, et si on le faisait ? »

Oui je suis un rêveur, un idéa­liste, un utopique même peut-être. Peut-être qu’on devrait tous l’être, parce que c’est comme ça qu’on avance aussi.


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