Fleur Pellerin a ainsi déclamé il y a quelques mois un vibrant plaidoyer en faveur du droit d’auteur :
« Destiné à faire vivre les auteurs et les artistes, le droit d’auteur est bien sûr l’allié de l’innovation. »
Sauf que le droit d’auteur ne fait pas vivre les artistes.
Et ça n’étonnera personne d’un minimum renseigné. Les chiffres sont toutefois encore moins conciliants qu’on ne pourrait le croire.
Le graphique précédent est celui de la SACEM. Seuls 2600 auteurs-compositeurs en France gagnent le smic. Ce ne sont évidemment pas les seuls revenus des sociétaires de la SACEM mais tout de même… une entreprise qui est à ce point limitative sur la diffusion de la culture en France et qui récolte de l’ordre de 850 millions d’euros par an ne fait vivre au smic que 2600 personnes ?
Que se passerait-il si les sociétés de droit d’auteur disparaissaient entièrement ? Quelques milliers de personnes perdraient la totalité de leurs ressources (2 100 salariés et 6 000 artistes ou héritiers d’artistes, qui disposaient de plus du smic). Dans l’ensemble, l’économie de la culture ne serait ni plus ni moins égalitaire
Et d’envisager quelque chose d’autre pour la rémunération, pas forcément plus égalitaire mais au moins mieux répartie, plus incitatrice à la création en rémunérant une assiette plus large. Quand on ne rémunère qu’une poignée de gens, dont certains ne sont qu’héritiers, on ne peut pas dire que l’objectif soit rempli, surtout vis à vis de l’impact sur la société.
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