La ministre est bien sévère avec le directeur général du plus grand CHU de France, un bon élève pourtant, qui vise un budget à l’équilibre en 2016, dans le contexte très rigoureux décidé par le gouvernement : d’ici 2017, l’hôpital doit économiser 10 milliards d’euros. Ce ne sont pas des économies sèches : les budgets des hôpitaux vont continuer d’augmenter, mais bien moins que la demande de soins, portée par le vieillissement de la population, le développement des maladies chroniques et le progrès technique.
ou sur une vision plus concrète
À mes débuts il y a 33 ans dans mon service de chirurgie, 2 infirmières étaient chargées en binôme de 12 malades. Aujourd’hui, 1 infirmière a la charge de 11 lits. Nous consacrons 20 minutes à chaque patient pour les soins, les explications, les papiers d’entrée et de sortie, les mots de réconfort.
avec les conséquences
Mais l’augmentation constante de notre activité se fait à moyens constants. Par exemple, dans un service de 50 lits, on doit accueillir 50 patients de plus chaque année, avec les mêmes effectifs. Cela veut dire que les patients doivent rester moins longtemps. Et si notre activité n’augmente pas assez, on nous supprime des postes. Avec les médecins, on envisage de refuser les patients qui risquent d’immobiliser trop longtemps des lits. Mais où vont-ils aller ? Nous sommes l’hôpital public, le dernier recours.
On peut se battre contre les impôts, la dépense publique, mais il ne faut pas oublier ce qu’il y a derrière. Quand on sait que notre système est non seulement envié à l’étranger, mais en plus moins coûteux au final que ceux des autres pays similaires…
Vision comptable du service publique, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?
— L’AP-HP se mobilise contre Martin Hirsch et ses « 35 heures autrement » (mediapart, accès payant)
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