Franchement, je me moque du code source. Faites des livres numériques avec du code horrible, ce qui m’importe c’est qu’il soit utilisable partout, au mieux.
Je prends donc le contre-pied total de Jiminy :
Jugez un ebook sur son rendu,
c’est uniquement pour cela qu’il existe.
Le rendu c’est l’aspect graphique, la typographie, l’adaptation à différents écrans, l’accessibilité, les extractions textes, la compatibilité avec les outils divers et variés…
L’exemple parfait nous vient du PDF. Il y a des PDF très bien faits, accessibles, utilisables, compatibles. Personne n’ira regarder à l’intérieur, et cet intérieur est très fréquemment effectivement une soupe infâme générée par un logiciel d’édition. Je n’ai aucun problème à ce que l’EPUB prenne le même chemin.
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L’artisan expert a un attachement émotionnel fort avec ses outils, et peut continuer à les chérir et les utiliser quand bien même ils ne seraient pas indispensable. Il reste que ces outils ne sont qu’un moyen de parvenir à une finalité, pas la finalité elle-même. Le code interne n’est qu’un outil, rien de plus.
Faut-il promouvoir un code simple et « propre » dans les EPUB ? La question est purement technique et ne devrait intéresser que les concepteurs. Hors attachement émotionnel, la question est simplement de savoir ci ce code simple et propre est nécessaire.
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Nous avons eu le débat il y a environ 10 ans dans le milieu du développement web, pour les mêmes technologies. Aujourd’hui faire du code simple et propre est devenu une bonne pratique incontournable. Les Dreamweaver et autres GO Live ont disparu. Si l’essentiel du code reste du code généré par des outils, il sera jugé en fonction de sa ressemblance avec du code développé main par un artisan. À l’époque la compatibilité, l’évolutivité, la performance et le coût de maintenance nous ont entrainés dans cette direction.
Doit-il en être de même pour l’EPUB ? Je n’en sais rien, ce d’autant plus que la conception d’EPUB n’est pas directement mon métier.
Je ne suis par contre pas convaincu que les arguments qu’on avait pour les pages web il y a 10 ans valent pour les EPUB aujourd’hui : Les livres sont peu modifiés une fois publiés. On s’approche plus d’un format final d’export comme le PDF qu’un document en évolution permanente comme le gabarit d’un site web.
Le débat s’ouvre d’ailleurs de nouveau aujourd’hui pour les sites web. Avec certains frameworks Javascript, le format de travail tend à s’éloigner grandement du code technique rendu par les navigateurs. Pourquoi faudrait-il appliquer les mêmes bonnes pratiques à ce dernier alors que les contraintes et avantages y sont différents ?
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J’ai un passé d’artisan du web. J’étais moi-même militant de cette vision à l’époque. J’ai donc forcément tendance à encourager les artisans du livre numérique, ceux qui aiment le code bien fait, qui en prennent soin, qui font attention aux détails.
En prenant du recul, toutefois, maintenant que je ne suis plus partie prenante, je me moque du code technique interne. C’est un débat de techniciens. Si un jour on me montre des EPUB avec un code infâme mais dont le rendu – au sens large – est bon, je n’aurai aucun mal à le prendre en exemple.
Nous sommes malheureusement en réalité encore loin de ce débat. Ceux qui génèrent du code mal fait sont aujourd’hui très loin de générer un bon rendu. Typographie, compatibilité et accessibilité sont rarement au rendez-vous.
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