Je ne sais pas où ça a commencé mais il y en a un qui mérite des baffes. Fiction.
Hier le rapport de force a pris un tournant inattendu. Youtube a coupé l’accès aux abonnés SFR, ou plutôt a tellement ralenti les débits qu’il est impossible de regarder une vidéo.
Le distributeur de vidéo se plaint d’un nombre grandissant de requêtes venant de SFR, nombre qui dépasserait le raisonnable. La tension est montée à un niveau insoutenable il y a plusieurs mois, date à laquelle les abonnés fibre SFR ont pu télécharger à 1 Gb/s.
Décryptage : Quand vous regardez une vidéo sur Youtube, SFR demande la vidéo à Google et la transmet directement à l’abonné – actuellement sans rien payer pour l’accès à la vidéo.
Non seulement le nombre de requêtes augmente mais en plus avec la fibre ce sont des vidéos très haute qualité qui sont demandées, très goinfres en bande passante. Le cas des mobiles avec une connexion intermittente et de faible qualité pose aussi problème.
Youtube rappelle qu’il gère un service gratuit, déjà déficitaire, avec « un réseau que SFR continue à surcharger sans y contribuer financièrement ».
L’abonnement internet SFR classique coûte 29,90 € par mois et monte jusqu’à 45 € par an. Aucun reversement n’est fait aux différents fournisseurs de services et contenus qui enrichissent la plateforme, laissant ces derniers financer seuls redevables des coûts d’infrastructure et de bande passante nécessaires.
Rien que pour Youtube – principal apporteur de contenu des FAI – on a estimé le coût de bande passante à 400 millions en 2010. Ce coût a augmenté exponentiellement depuis.
Faut-il imposer aux FAI une contribution aux gros fournisseurs de services pour payer la bande passante et les contenus ? Le modèle de la contribution des chaînes de télévision aux studios de cinéma a déjà été évoqué.
Les FAI qui veulent faire payer les gros fournisseurs de contenu à cause du trafic injecté dans leur réseau se tirent une balle dans le pied. Ils oublient que le rapport de force n’est pas forcément à leur avantage sur le long terme, et que la situation peut tout à fait s’inverser à l’avenir.
En fait ça commence déjà : Les ayants-droits cherchent déjà à imposer une contribution obligatoire aux FAI pour « participer à la création des contenus qui enrichissent leurs offres »
Ne pas oublier que quand Youtube « injecte » du trafic dans le réseau du FAI, c’est en fait qu’il répond à une requête du réseau du FAI. S’il y en a un des deux de responsable…
Photo d’entête sous licence CC BY-NC-SA par Hendrik Terbeck
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