L’image n’est pas mauvaise : Un enfant on régente sa vie pendant des années, mais un jour l’enfant doit vivre sa propre vie et on ne le contrôle plus. C’est parfois frustrant, parfois difficile mais si en tant que parents nous avons créé un être, nous n’en sommes pas les propriétaires pour autant. Cet être aura sa propre vie, avec ses propres erreurs, parfois sans notre accord, parfois malgré notre réprobation. On ne peut qu’influencer en disant ce qu’on en pense.
Il en va de même pour un oeuvre. C’est certainement un lâcher-prise qui ne va pas de soi. C’est parfois frustrant, difficile, mais ici aussi, si en tant qu’auteur nous créeons l’oeuvre, nous n’en sommes pas les propriétaires pour autant.
Le domaine public c’est aussi ça : Des oeuvres qui finissent par avoir leur propre vie, indépendamment de leur auteur. Elles serviront à enrichir d’autres créations originales, qui vivront à leur tour leur propre vie.
Et même si les excès récents tendent donner l’illusion du contraire, le droit d’auteur est conçu ainsi depuis le départ. Le monopole d’exploitation de l’auteur est prévu pour n’être que temporaire, pas permanent, pas même pour toute la vie de l’auteur : Il n’était que de dix ans à l’origine.
En le faisant perdurer des générations et en cherchant des astuces pour le rendre virtuellement permanent, nous empêchons nos oeuvres de dégager leur propre vie, nous agissons comme des parents qui refusent de voir partir pour vivre leur propre vie.
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