As-tu déjà essayé de discuter avec des Témoins de Jéhovah ou des évangélistes de l’existence de dieu ? C’est une discussion relativement inutile, parce qu’elle ne porte pas sur la raison mais sur la foi.

Je suis entièrement d’accord pour discuter des modalités pratiques de l’IVG. Mais les gens qui défilaient aujourd’hui sont essentiellement des croyants, qui font un acte de foi. Et qu’ils ne demandent pas une modification des modalités de pratique de l’IVG, mais son interdiction. Je ne vais pas chercher à les convaincre que embryon dans ses premières semaines n’est pas une personne, parce que leur foi leur dicte le contraire, et que ça reviendrait à les faire renoncer à leur foi.

Attention, je ne dis pas que tous les croyants sont butés. Mais je ne crois guère à un possible dialogue avec cette minorité d’intégristes.

Quant aux choix du vocabulaire. Ils prétendent manifester pour la vie. Mais ça sous-entend, et parfois ils le disent explicitement, que leurs opposants sont favorables à la mort. Les appeler pro-vie, c’est en creux les opposer à des anti-vies. Or je ne crois pas que beaucoup de gens défendent le droit à l’avortement. Je crois que nous défendons le droit de choisir notre vie, et celle de nos enfants. De ne pas imposer à des gamins de naitre sans avoir été désirés. De ne pas imposer à des filles, à des couples, un enfant conçu par accident. Donc c’est aussi un combat pour la vie, mais une vie davantage choisie.

Donc les qualifier, comme ils le souhaitent, de provie ne me semble pas neutre. Si on veut être neutre, on peut parler d’opposants à l’IVG. Pour ma part, je n’aspire pas à la neutralité, je prend partie, et les qualifie d’anti-choix. Car c’est ce qu’ils sont à mes yeux, des gens qui, certes au nom de convictions respectables, veulent en empêcher d’autres de choisir leur vie.

Quant à la question du statut du fœtus, du moment à partir duquel il devient personne autonome et non simple extension cellulaire de sa mère, je n’ai pas d’avis tranché sur la question. Je suis prêt à en débattre. Débattre des modalité de pratique de l’IVG. Mais pas de la légitimité fondamentale de ce droit.