Karl a aussi pointé la question du terme ouvrier. Merci à vous deux de le pointer. Il est mauvais, je le regrette. Pour ma défense, j’y attache des connotations injustifiées mais pas de notion négative pour autant, et certainement pas d’échelle de valeur.

À défaut d’avoir utilisé le bon terme, au moins puis-je avec facilité te faire écarter la notion de mépris ou de déclassement. Ce n’est pas du tout ma façon d’aborder la chose, et ça ne reflette pas même l’ombre de mes pensées.

L’idée est qu’on aborde une équipe de création et une équipe d’exécution de façon différente. Ce n’est ni mieux ni moins bien, mais c’est différent. Et là encore, le terme d’exécution est malvenu parce que j’accepte très bien que le créatif puisse être un exécutant dans le sens « fait ce qu’on lui dit » et par opposition à la vision idéale du cadre autonome.

J’ai l’impression que pour partie c’est toi qui est en train de me coller tes propres interprétations et jugements de valeurs. Je ne m’y reconnais pas et même après relecture je n’ai pas l’impression de les avoir laissés entendre par erreur (si on oublie cette faute de terme sur « ouvrier »)

Et non, l’essentiel des gens que je connais côté informaticiens ne sont pas des ingénieurs à beaux diplômes (même si de fait quasi tous ont un statut cadre pour jouer sur le « forfait jour – horaires illimités »). J’apprécie d’ailleurs beaucoup que dans ce métier il y ait pas mal d’exta-terrestres qui souvent ont même des formations initiales qui ne sont pas techniques à la base. Ca devient assez rare dans notre hyper-spécialisation des diplômes.

Je cherche quelque chose de plus adapté qu’ouvrier. Exécutant ne me va pas non plus. En attendant je laisse le texte tel quel, sachant que vos commentaires sauront être lus pour corriger.

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Sur la prolétarisation du métier c’est un sujet vaste. Je me suis souvent battu contre cette vision du métier, pas au nom d’un éventuel déclassement ni même au nom de la défense des intérêts communs, mais simplement parce que je crois que c’est une illusion, justement parce qu’au final ça reste une activité créatrice. En voulant border et automatiser, on tue la capacité de création et on assassine nos possibilités à arriver au résultat attendu. On en revient peu à peu d’ailleurs.

Je dirai que même dans la forme la plus « exécution » que j’ai vue ou que j’ai entrevue, le développeur continue de créer comme tâche principale. Certes il créé là où on lui dit, sur des micro-tâches très bordées, donc la libertée ressentie est quasiment inexistante, mais il reste que le code produit est bien créé de zéro à partir de l’imagination du développeur, pour chaque ligne. Les informaticiens ayant la commune qualité d’être fainéants et leurs managers ayant la commune qualité de préférer des pousses-boutons aux humain, ce qui peut être automatisé l’est assez rapidement. Les getter et setter qui ne relèvent pas de l’activité créatrice ont été rapidement pris en charge par les IDE.

Il faudrait discuter face à face pour aller plus loin, et nous serons vite bridés par l’écrit des commentaires, mais si tu veux expliciter un peu plus en quoi tes tâches différaient de ma vision, peut être comprendrai-je mieux ce que tu veux pointer.