Ça me fait penser à un article lu, il n’y a pas longtemps, sur la Cabinet Noir, cette officine de renseignement qui décachetait les envois pour informer le roi sur leur contenu. Avec plus de 20’000 lettres ouvertes par jour, ce cabinet faisait scandale et a été officiellement aboli pendant la Révolution, par la Constituante et la Convention. En réalité, il n’en était probablement rien : des milliers de lettre continuaient à être ouvertes par les municipalités, notamment. Napoléon Bonaparte s’est empressé de rétablir le Cabinet Noir dès son accession au pouvoir…

On lit ça et là que le Cabinet Noir a disparu pendant les réformes postales, qui ont multiplié les boites au lettre et centre de tri, et donc rendu l’espionnage du courrier impossible : au final, la seule raison pour laquelle cet espionnage n’était pas fait était donc une raison technique.

Aujourd’hui, le sujet revient en lumière, comme s’il était nouveau. Mais au fond, le problème n’a pas changé. S’il ne faut pas oublier que l’espionnage est grave, il ne faut pas se leurrer sur son existence. Le Gouvernement actuel n’invente rien : au pire, il officialise des pratiques qui ont lieu depuis des centaines d’années ; au mieux, leur exposition nous donne les moyens de les fragiliser.