Long commentaire qui parle de plein de choses, ce qui n’aide pas à argumenter. Si vous pouviez vous contenter d’un sujet au lieu d’en mélanger 5 ou 6, vous auriez aussi plus de force dans vos idées.

Tout d’abord le plus simple : le fichier Virgin ne s’est évidemment pas vendu à 122 € sur un site quasiment inconnu. Pour information c’est la FNAC qui a remporté l’enchère, qui se n’est évidemment pas passée en ligne, pour un montant de plus de 50 000 €.

Mais bon, peu importe. Donc la NSA va exploiter les fichiers, les commerçants vont les vendre ou les partager, et le monde tourne en surveillance de masse. C’est évidemment un problème majeur mais… qu’est-ce que ça a à voir avec le pâté ? Si on trouve dans la base de Virgin que vous avez acheté Guerre et Paix, qu’est-ce que cela change que le fichier soit tatoué ou pas ? Le problème se situe là en amont chez le commerçant (et existe déjà en librairie physique via les cartes fidélité).

Et que faire si notre société entre dans des heures sombres ? Il est probable que les historiques de ventes soient bien plus mis en exploitation que les tatouages eux même (simple question d’échelle). Et de toutes façons si vraiment nous allons là, il est probable que la détention d’un livre problématique vous soit reproché qu’il soit tatoué ou pas. Bref, peu de chances que le tatouage représente ici la menace.

Bon, je ne dis pas que ce tatouage est neutre, je dis juste – et c’est l’esprit de tout le billet – qu’il ne présente que des avantages par rapport aux DRM cryptographiques, et qu’il s’agit d’un « mieux » » à défaut d’un « bien ». Si vous en êtes à chercher si le tatouage est une bonne chose ou pas, vous êtes simplement passé à côté de tout le sujet du billet.

Sur le tatouage lui-même vous mélangez beaucoup de choses lues à droite à gauche. Le tatouage par la modification de texte n’existe pas en France et n’est pas près d’arriver à mon humble avis, pour les raisons que vous évoquez.

Le tatouage technique n’est lui même généralement pas si simple à enlever que ça, même si vous avez trois versions différentes pour générer des différentiels. Bon, il faut avoir bossé la question un peu en interne. Ça n’arrêtera pas ceux qui font de la contrefaçon organisée, mais personne n’a la prétention d’avoir une protection parfaite. Encore ici, l’idée c’est de proposer quelque chose qui rassure autant les éditeurs mais qui ait un peu moins de défauts que la DRM cryptographique (qui elles sont encore plus faciles à retirer).

Savoir si ça sert aux auteurs ou aux éditeurs, on entre là dans des questions complexes qui sont à discuter entre l’auteur et son éditeur. À mon humble avis ces systèmes (autant les cryptographiques que les tatouages) servent pas à grand chose au final, à personne, mais c’est un avis subjectif. Visiblement certains auteurs et éditeurs n’ont pas le même avis.

Quant au fait que les « pirates » consomment trois fois plus, on commence à dériver très très largement du sujet (déjà qu’on n’y était pas avant…). Le chiffre lui-même est largement débitable mais la grande question n’est pas là. La grande question c’est que si on autorise ou qu’on arrête de lutter, il risque d’y avoir une grande transformation des usages qu’il est très difficile de prévoir. Est-ce qu’à ce moment là les usages des grands consommateurs continueront à rapporter autant (ou au moins significativement) ? Personne n’a de réponse à apporter malheureusement. Toutes les études chiffrées ne peuvent identifier les comportement que *dans le contexte actuel* et tout le sujet est de changer ce contexte. Toutefois, comme ce n’est pas *du tout* le sujet, je me permettrai de ne pas laisser la conversation dériver sur ce point dans les commentaires de ce billet. Si besoin c’est beaucoup plus dans le sujet de https://n.survol.fr/n/impact-de-la-legalisation-des-echanges-non-marchands