Je découvre ce billet et ce sujet avec quelques années de retard.

« Même les photos à déve­lop­pe­ment manuel faisaient toujours l’objet de choix et de trai­te­ment, parfois lourds, pour créer l’image finale. »

Je ne connais pas (peut-être par manque de culture) de telles photos dans le domaine journalistique (je ne parle pas de propagande politique). Des images ayant nécessité des traitements importants en tirage parce que le négatif était difficile ou parce que l’interprétation souhaitée était complexe, oui (valeurs en noir et blanc ou couleurs en couleur). Des recadrages également, mais des modifications de « l’empreinte » photographique (c’est le terme consacré), de la scène en photo-journalisme, non.
C’est là une des limites éthique en photo-journalisme : modifier la scène en aval, comme ici, ou en amont en l’organisant avec le sujet (comme l’est peut-être la célèbre photo de la mort d’un milicien, de Robert Capa), ça n’est plus « rapporter ». Interpréter l’empreinte ou la modifier, ça n’est plus la même intervention.