Ça n’a rien d’impossible, les SFR/Orange/Free et tous ceux qui facturent un abonnement périodique comme par exemple les banques le font très bien : ils investissent dans une infrastructure qu’ils rentabilisent sur le long terme en vendant un abonnement mensuel (édulcoré par le marketing de fonctionnalités qui ne seront que très partiellement utilisées par leurs abonnés afin de le rendre plus attrayant et ainsi déclencher l’achat et augmenter encore la rentabilité puisque l’utilisateur paye pour des choses qu’ils n’utilisent pas), le tout le plus longtemps possible afin d’obtenir la rentabilité maximum.
Passé l’investissement initial, les coûts récurrents sont essentiellement le support et la publicité, mais ils représente un très faible pourcentage par rapport à la manne provenant des abonnements récurrents, d’autant que dans la plupart des cas, le support est minimum, automatisé et externalisé (serveur vocaux, centraux d’appel offshore, sites internet et forum géré par les utilisateurs du service comme dans le cas de Sosh…).
Et pour peu que la mise en place des services soit réalisé automatiquement lorsque le client achète, c’est le Paradis sur Terre : l’argent rentre quasiment tout seul sans faire intervenir l’Humain qui est la composante la plus onéreuse !
Pour certains acteurs comme Orange, le plus beau est qu’ils n’ont même pas eu à investir au départ car l’infrastructure a été payée par le contribuable.
Et dans le cas des banques, le marketing est quasi inutile puisqu’il faut forcément avoir un compte bancaire pour vivre dans la Société actuelle.
Une fois passé le seuil critique (ie être devenu bénéficiaire en ayant rentabilité l’investissement de départ), il ne reste plus qu’à tout faire pour limiter les investissements technologiques au maximum afin d’augmenter la période de rentabilité (de là à dire que le retard sur la 4G et autre fibre optique est induit par cela, il y a un pas que j’hésite à franchir… ou pas).
Cette stratégie a été appliquée, à une échelle modeste mais avec succès lorsque j’ai fondé mon entreprise : notre infrastructure technique était sous-louée et la mise en place des services obligatoirement liés à un package de services facturés mensuellement par prélévement automatique était totalement automatisée.
Nous passions donc notre temps à démarcher et à gérer l’administratif (la plaie absolue…).
La seule chose qui peut pousser un acteur qui arrive à ce mettre dans cette situation est la concurrence, et c’est pour cela que Free a fait très mal dans le domaine de la téléphonie mobile, car il a utilisé le trésor de guerre accumulé grâce aux abonnements de son activité Internet pour casser les prix.