D’accord et pas d’accord.

Je partage entièrement ton avis, *dans l’absolu*, le Web est bien plus utilisable, agréable et rapide aujourd’hui qu’il y a quinze ans.

Mais si l’on râle autant, je pense que ce n’est pas parce qu’on compare aujourd’hui à hier, mais ce qu’on a et ce qu’on pourrait avoir.

Il y a vingt ans, quand il fallait attendre 30 secondes le chargement d’une page, c’était un problème d’infrastructure. C’était comme ça et puis c’est tout.

Aujourd’hui, quand la moindre opération nécessite plusieurs fois les mêmes 30 secondes de chargement sur l’interface d’OVH, le problème est ailleurs.

Je râle parce que j’ai une machine surpuissante et 16go de ram et malgré tout, mon flux de pensée est constamment interrompu parce que firefox sature ou crashe au bout de quelques onglets ouverts.

Je râle parce que je passe une partie de mon temps de travail à attendre alors que j’ai une bonne machine et une connexion fibre.

Surtout, je râle parce que ce problème de performance généralisé n’est pas dû à des contraintes techniques ou d’infrastructure mais à des choix techniques qui privilégient le confort des développeurs plutôt que celui des utilisateurs.

Je comprends parfaitement que le Web ne soit plus une plateforme qui se limite à l’échange de documents, et je comprends que faire tourner une véritable application comme Slack ou Trello dans le navigateur puisse avoir un impact.

Ce que j’ai du mal à comprendre, c’est que les mêmes stacks techniques soient souvent déployées alors que rien ne le justifie fonctionnellement, sur des sites qui n’offrent rien de plus complexes que quelques formulaires.

Et le plus rageant, c’est que créer un site performant n’est même pas *difficile* techniquement, il est donc d’autant plus rageant que ce soit l’exception plutôt que norme.

Cela certes ne change rien au fait que je n’échangerais pour rien au monde le Web d’aujourd’hui avec celui d’hier.